Près de 10 000 personnes sans-chez-soi en Région bruxelloise : Bruss’help dresse leurs profils et trajectoires
Sur les 9 777 personnes recensées, 992 vivent dans l’espace public, 2 532 dans un hébergement d’urgence, 1 539 logent chez des tiers et 77 sont menacées d’expulsion. Adèle Pierre, chercheuse chez Bruss’help était invitée dans Bonjour Bruxelles.
En novembre 2024, 9 777 personnes ont été recensées sans abri ou sans logement stable à Bruxelles. Ce chiffre en hausse révèle bien plus qu’une crise passagère, et témoigne d’une précarité qui s’installe durablement. Dans son dernier rapport, l’association Bruss’help ne s’est pas contentée de recenser les personnes sans-abri, mais les a écouté. À travers plus de 5 134 questionnaires complétés par 72 structures de terrain, l’objectif est de mettre en lumière des trajectoires de vie et les dynamiques silencieuses qui précèdent la rue.
■ Adèle Pierre, chercheuse chez Bruss’help, au micro de Fabrice Grosfilley
Parmi les chiffres, il ressort qu’un quart des personnes en hébergement d’urgence y vivent depuis plus de deux ans. Si l’on connait les obstacles à la sortie du sans-chez-soi (loyers élevés, discriminations et manque de solutions durables), le rapport souligne la difficulté d’accès aux droits sociaux : 1 personne sur 4 n’a pas de titre de séjour valide, ce qui l’empêche donc de bénéficier d’un revenu de subsistance.
1 femme sur 3
Autre constat dressé par l’étude, le sans-abrisme touche désormais des profils plus variés, et affiche notamment une féminisation notable. Si les hommes restent majoritaires, 1 femme sur 3 est concernée, et dans 10% des cas, il s’agit d’une mère seule. Souvent invisibles, ces femmes vivent dans des conditions précaires et sont exposées à des risques accrus de violences.
Ces constats confirment les analyses du secteur et renforcent les grandes lignes du Masterplan 2030 porté par Bruss’help. Ce plan vise à anticiper les ruptures sociales, garantir un accès au logement pour tous et assurer un accompagnement coordonné et digne. Parmi les actions clés, on retrouve : mieux préparer les sorties d’institutions, offrir des solutions adaptées aux femmes et familles et surtout, écouter les personnes concernées pour mieux répondre à leurs besoins.
Rédaction – Images : Bruss’help