Préavis de grève chez Ryanair : des actions possibles à Zaventem durant le mois d’avril
La CNE fait part de nombreuses infractions de la législation belge sur le droit des travailleurs de la part de la compagnie aérienne irlandaise.
Un préavis de grève à durée indéterminée a été introduit vendredi par la CNE auprès de la direction de Ryanair à Dublin au nom du personnel de cabine de la compagnie aérienne à bas coûts basée à Brussels Airport et Charleroi Airport.
“Trois ans après avoir enfin accepté par convention de respecter la législation belge, Ryanair continue à bafouer les droits de ses travailleurs. La coupe est pleine”, explique d’emblée le communiqué du syndicat chrétien des employés. “Tous les jours, tout le temps, le personnel nous rapporte des infractions de la part de Ryanair qui ne respecte pas les règles. Ça épuise le personnel”, note Didier Lebbe, secrétaire syndical CNE, qui assure que tous les moyens de négociation ont été utilisés. “Dernièrement, un employé nous a confié que 81 euros avaient été saisis de son salaire pour la visite médicale annuelle“, s’insurge Didier Lebbe.
Un DRH belge qui n’est plus en fonction
Il pointe notamment un grand manquement en l’absence d’un directeur des ressources humaines. “C’est à l’inspection sociale de Charleroi et la délégation syndicale de jouer ce rôle”, dénonce-t-il. En 2018 toutefois, les syndicats avaient obtenu de la direction de Ryanair la mise en place d’“un DRH belge, qui connaisse les lois belges”. Celui-ci a bel et bien été engagé, mais n’est plus en fonction aujourd’hui.
Si aucune proposition n’est transmise par la direction, les actions suivront, promet le syndicaliste. “On se coordonnera, dans le courant du mois d’avril, avec les Français qui ont aussi introduit un préavis de grève la semaine dernière. Mais il est clair que ça va faire tache d’huile et que le mouvement va s’étendre. Le secteur aérien européen va connaître des turbulences”, assure-t-il encore.
Du côté des pilotes, les négociations sont en cours, mais “il y a beaucoup de chances que la paix sociale se rompe également”, a conclu Didier Lebbe.
Avec Belga – Photo : archive Belga/Eric Lalmand
■ Interview de Didier Lebbe, secrétaire syndical CNE, par Vanessa Lhuillier