Pourquoi le parc de Wolvendael met-il autant de temps à rouvrir ?

Le 9 juillet dernier, d’importantes intempéries ont frappé Bruxelles. Des 19 communes bruxelloises, Uccle a été la plus touchée. Certains de ses parcs et jardins, mais aussi le cimetière de Diewegont dû être fermés. Le parc de Wolvendael ne rouvrira ses portes, en partie, que le 7 septembre. Ce qui impacte les riverains ainsi que les commerçants. Alors, pourquoi cela prend-il autant de temps ?  

Il est un peu plus de 16 h quand, dans toute la capitale, la tempête se lève. Nous sommes alors le mardi 9 juillet et Uccle s’apprête à vivre des heures mouvementées. Le vent souffle et la pluie tombe, en abondance. Rapidement, certaines rues prennent des allures fluviales.

Dans cette soirée agitée, un drame va particulièrement marquer les Ucclois. Dans le parc de Wolvendael, alors qu’une mère promène son bébé, le vent et la pluie se déchaînent plus tôt que prévu. Une branche cède et tombe sur le landau. L’enfant de deux mois succombe à ses blessures. À côté de ce drame, les dégâts matériels paraissent accessoires, mais ils sont nombreux. Des branches tombées dans la rue ou sur des voitures, des maisons qui prennent l’eau, mais aussi une partie du toit d’un des parkings communaux, au Doyenné.

Au lendemain des évènements, plusieurs espaces verts, mais pas seulement, d’Uccle restent fermés au public. Parmi eux, les parcs Raspail, Montjoie et Brugmann, les jardins du Chat, de la Maison des Arts et de Zandbeek, l’ancien étang de pêche, le cimetière du Dieweg mais aussi le parc Wolvendael qui, pour l’heure, reste fermé.

Des vérifications qui prennent du temps

Près de deux mois après les incidents, le Wolvendael reste donc inaccessible au public. Plus gros parc d’Uccle, il compte pas moins de 10.000 arbres. “Avant de pouvoir le rouvrir, il faut donc déblayer les très nombreux arbres, une centaine, parfois bicentenaires, ainsi que les sécuriser“, explique Boris Dilliès (MR), le bourgmestre d’Uccle. Comprenez, défaire les branches qui menacent encore de chuter, mais aussi s’assurer que la végétation du Wolvendael soit plus à même de résister à des prochaines intempéries d’ampleur similaire.

Cette sécurisation, elle, doit être effectuée manuellement, arbre par arbre. Il s’agit là de la raison principale de cette fermeture prolongée. Mais, d’autres lieux comme le cimetière de Dieweg ou le parc Respail n’ont que très récemment ouvert. Se pose alors la question de la régularité des entretiens. 

Boris Dilliès nous le confie, l’ampleur des vérifications post-tempête était trop importante pour les seules équipes communales. Une entreprise externe a donc été appelée en renfort. Circonstances exceptionnelles ou problème substantiel ? La commune d’Uccle est l’une des plus vertes de la région bruxelloise. Est-elle à même de gérer l’ensemble de ses parcs ? Envisage-t-elle d’en régionaliser certains, en faisant appel à Bruxelles Environnement ? Le processus a déjà été effectué pour certains parcs. Mais ce n’est pas là que réside la clé du problème, affirme le bourgmestre libéral ucclois.

Notre question persiste : pourquoi Uccle prend-elle autant de temps à rouvrir ses parcs ? C’est simple, réitère Boris Dilliès : le Wolvendael était l’épicentre de la tempête. Les dégâts ne sont donc, pour lui, pas comparables. 

Le phénomène climatique du 9 juillet était sans précédent, de mémoire d'Ucclois. Et, encore une fois, Uccle a été l'épicentre de celui-ci. C'est un travail de bénédictain pour s'assurer de la sécurité de la centaine d'arbres menaçants. Il est donc normal qu'Uccle prenne plus de temps que les autres communes à rouvrir ses parcs.

Des commerçants aussi impactés

Les longues fermetures ont impacté les promeneurs, joggeurs et autres adeptes du plein air. Mais, dans le Wolvendael, il y a aussi des commerçants comme Grégory Marlier. Il y tient le “Woodpecker”, un restaurant. Le 9 juillet, un arbre s’abat sur sa terrasse, brisant chaises, tables ou encore la sonorisation extérieure. Le lendemain, il revient sur site, casque de chantier sur la tête, pour constater l’ampleur des dégâts. Il est impressionné par l’état du Wolvendael et comprend vite qu’il ne pourra pas rouvrir de si tôt. Cela a de quoi inquiéter Grégory et ses quatre employés. Mais ils ont pu compter sur un soutien de la commune et sur les autres restaurants du gérant, nous explique-t-il.

Pour Grégory, il ne reste plus qu’à attendre une réouverture du Wolvendael au public. Et elle arrive bientôt, le 7 septembre, pour le bas du parc, au niveau du théâtre de verdure. Ce jour-là aura lieu le festival Uckel’Air, placé sous le thème du hip-hop et de l’art urbain bruxellois. En revanche, pas de chance pour Grégory, son restaurant est situé dans le haut du parc, qui sera cloisonné encore quelque temps. Il pourrait ouvrir, au plus tôt, fin septembre.

B. M.