Des ONG manifestent contre les quotas quotidiens de demandes d’asile

Plusieurs ONG de défense des droits des demandeurs d’asile ont manifesté mercredi matin à Bruxelles contre la nouvelle procédure d’enregistrement organisée par l’Office des étrangers au Petit-Château. Ils ont appelé le gouvernement fédéral à “se réveiller” et réclamé la levée de la limite du nombre d’enregistrements effectués par jour exigée par le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken (N-VA).

“Il y a des migrants en transit et des demandeurs d’asile reconnus qui éprouvent des difficultés à trouver un logement. Cette situation doit cesser. Il faut être attentif aux personnes qui vivent dans la rue”, a estimé Charlotte Vandycke, directrice de l’ONG flamande “Vluchtelingenwerk Vlaanderen”. La crise la plus aiguë se déroule en ce moment au Petit-Château à Bruxelles, où seules 50 demandes d’asile sont enregistrées chaque jour.

“La pression que nous avons exercée porte déjà ses fruits puisque l’on constate que les personnes vulnérables telles que les femmes, les enfants et les personnes malades sont accueillies en priorité”, a-t-elle expliqué. “Mais avec cette méthode, 40 à 50 personnes deviennent prioritaires. Nous nous interrogeons dès lors sur la situation des nombreux hommes seuls qui doivent attendre plusieurs jours avant que leur demande ne soit enregistrée.”

Une aide quotidienne

Tous les jours, les ONG se rendent sur place afin d’offrir des boissons chaudes et fournir des informations qu’ils ne reçoivent pas de la part du personnel de l’Office des étrangers. “Nous demandons dès lors que la limite fixée à 50 soit supprimée. On constate qu’il n’y a, finalement, que 100 à 150 personnes qui se présentent, ce qui est parfaitement gérable. Nous demandons également une communication claire. L’absence d’informations crée beaucoup de stress.” Après la manifestation devant le Petit-Château, les militants se sont rendus à la gare de Bruxelles-Nord. Ils y ont mené une deuxième action en soutien aux personnes qui dorment par terre.

“Il est temps que le gouvernement se réveille et ne laisse plus ces gens à la rue. Il est clair qu’il y a un problème opérationnel. Ce gouvernement a choisi de réduire de façon drastique le nombre de places d’accueil. La seule solution est de rouvrir ces lits et non de limiter le nombre d’enregistrements. Ces lits ainsi que le personnel sont disponibles”, selon la directrice. “Vous ne pouvez pas mener une politique dissuasive sur le dos de personnes vulnérables que vous mettez à la rue. C’est illégal. Ces personnes ont aussi droit à l’asile.”

Belga 

La manifestation en images

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06 décembre 2018 - 16h13
Modifié le 06 décembre 2018 - 16h22