Nouveaux projets dans le Meylemeersch : une association dénonce un “désastre pour la biodiversité”

L’association de protection de la nature CCN Vogelzang CBN s’oppose aux projets de citydev.brussels et de l’ULB dans une zone verte de haute valeur biologique à Anderlecht.

Le Meylemeersch, c’est un petit coin de verdure de 10 hectares coincés entre la route de Lennik et la rue Chant d’Oiseaux dans la vallée du Vogelzangbeek à Anderlecht. La propriété du terrain est divisée entre Citydev – l’opérateur bruxellois d’appui à l’expansion économique – et l’Université Libre de Bruxelles. Plus de 700 espèces de faune et de flore cohabitent dans ce site naturel dont des chouettes chevêches, une colonie de corbeaux creux, six espèces de chauves-souris, une zone boisée, un verger, des étangs, etc.

Selon l’association de protection CCN-Vogelzang, tout ce petit monde serait aujourd’hui menacé par un nouveau projet de constructions.

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Des bureaux pour Sciensano, des résidences pour l’ULB

Récemment, citydev.brussels a présenté un vaste plan directeur pour le développement du Meylemeersch et donné ainsi le signal de départ pour l’élaboration de plusieurs projets de construction. Selon les plans sur la table, la Régie des Bâtiments construira un nouveau bâtiment pour Sciensano. En outre, Citydev se chargera de la construction d’un nouveau bâtiment pour la Fondation Cremer tandis que l’ULB prévoit de construire de nouvelles résidences universitaires.

La question est de savoir si ces projets de construction sont toujours en phase avec une politique qui chercherait à relever les grands défis de l’avenir“, dénonce Bernadette Stallaert de l’ASBL. “Le fait qu’une institution telle que Sciensano, qui veille à la santé de tous, se voit attribuer un immeuble de bureaux flambant neuf au milieu de ce site naturel est incompatible avec le droit des Bruxellois à un cadre de vie sain et à la préservation de la nature en ville“.

Citydev.brussels, propriétaire du terrain, a confié la construction du plus grand des projets, à la Régie des bâtiments. En ce qui concerne “le plus petit projet de l’ULB où on garde la maîtrise”, l’organisme public, contacté par Belga, tente de rassurer. “On a revu à la baisse ce qui était initialement prévu pour limiter l’impact sur la biodiversité et on a prévu de mener un projet d’agriculture urbaine, à un endroit qui a toujours été cultivé. Au niveau de l’affection du sol, tout le site de 12 hectares au total est localisé en zone d’entreprises en milieu urbain et Citidev a pour mission de développer l’activité économique. Le plan à l’étude tient compte au mieux de ce site exceptionnel”, assure Antoine Alexandre, développeur de projets pour l’expansion économique chez citydev.brussels.

“On est un opérateur public qui exécute les politiques régionales, mais c’est au politique de prendre les décisions”, confie-t-il encore.

Citydev ne convainc pas

Le plan directeur prévoit en outre l’accrochage de nichoirs, l’installation de toits verts et la désignation d’un écologue pour superviser l’ensemble du projet, mais pour l’association de défense de la nature, ces annonces relèvent du “pur greenwashing”. “Chaque hectare supplémentaire de béton réduira l’habitat de plusieurs espèces encore présentes, exerçant ainsi une pression sur la biodiversité de toute la vallée“, insiste Bernadette Stallaert.

Le CCN Vogelzang CBN asbl va interpeller le conseil communal d’Anderlecht ce jeudi et a déjà lancé une pétition pour “mettre les décideurs politiques face à leurs responsabilités et stopper ces projets de construction”.

V.d.T. – Photo : Google Street View