Movember : un mois avec une moustache pour sensibiliser aux cancers qui touchent les hommes
Lancé en 2003 en Australie, le mouvement Movember continue de marquer les esprits à chaque mois de novembre. Le docteur Romain Diamand, urologue, nous explique l’importance de cette action, ce jeudi dans le 12h30.
Faire pousser sa moustache durant tout le mois de novembre pour sensibiliser aux différents cancers qui touchent les hommes : voici l’objectif de la campagne Movember, lancé il y a déjà bientôt 20 ans. L’hôpital universitaire de Bruxelles, composé par Erasme, l’Institut Jules Bordet et l’Huderf soutient cette intiative et rappelle l’importance du dépistage des cancers.
Selon le Code européen contre le Cancer, ne pas fumer, boire moins d’alcool, mieux manger, bouger, et contrôler son poids, diminuent le risque d’avoir un cancer.
Les cancers peuvent donc être liés au mode de vie mais les hommes ne sont pas tous égaux face à la maladie. Certains facteurs peuvent être génétiques. Cela concerne particulièrement le cancer de la prostate et celui des testicules. Le meilleur moyen de prévention reste donc le dépistage.
Pour le dépistage de la prostate, il peut être proposé à partir de 50 ans. Il consiste par une mesure du “PSA” dans le sang (protéine spécifique de la prostate) associée à un touché rectal. “Le dépistage de ce type de cancer n’est pas encore organisé par l’Etat. La Commission européenne a publié un rapport, il y a à peine un mois, en septembre 2022, proposant un dépistage organisé pour la prostate. Chose qui n’existe encore nulle part dans le monde”, rapporte le docteur Romain Diamand. “Le précédent rapport de 2003 comprenait le cancer du colon, du sein et du col de l’utérus. On espère donc maintenant que les instances vont suivre.”
En Belgique, le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus fréquent après celui des poumons. 10.000 nouveaux cas ont été recensés l’année dernière.
Le cancer des testicules est quant à lui plus rare mais concerne souvent les hommes plus jeunes, entre 20 et 40 ans. Des antécédents familiaux, de cryptorchidie (testicule non descendu), d’infertilité sont des facteurs prédisposants. “Pour ce type de cancer, il n’y a pas vraiment de dépistage organisé. Ce sont les hommes qui doivent s’auto-palper. Il y a donc une éducation à faire chez les jeunes hommes pour l’auto-diagnostique”, rappelle l’urologue. Les progrès médicaux dus à une prise en charge multidisciplinaire dans un centre de référence comme l’Institut Jules Bordet permettent de vaincre cette maladie même à un stage avancé dans la plupart des cas.
■ Interview de Romain Diamand, urologue, dans le 12h30