Mobilisation à Bruxelles contre le traité UE-Mercosur et l’export de pesticides interdits

Des ONG, syndicats et citoyens ont mené mardi matin une action place du Luxembourg, à Ixelles, pour dénoncer l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, tout en appelant à l’interdiction des exportations européennes de pesticides interdits dans l’UE.

Une action visuelle place du Luxembourg a dénoncé l’importation prévue de viande, d’éthanol ou de soja depuis le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, alors que ces produits sont issus d’une agriculture intensive menaçant la biodiversité et les droits sociaux. Deux scènes symboliques ont été mises en place: des militantes ont proposé aux passants des cocktails à base de fruits recouverts de pesticides toxiques, servis dans des verres marqués du logo “Toxic”.

À côté, un couple d’agriculteurs récoltait des légumes aspergés par des représentants costumés de l’Union européenne, illustrant l’absurdité d’un système autorisant l’exportation de produits interdits localement. Cette mobilisation intervient alors que la Belgique a franchi un cap historique le 28 mai dernier, avec l’entrée en vigueur d’un arrêté royal interdisant l’exportation de pesticides prohibés sur son territoire. “C’est une avancée en matière de santé publique et de justice environnementale”, souligne Jonas Jaccard, chargé de plaidoyer chez Humundi. “Une des principales destinations de ces produits, ce sont justement les pays du Mercosur, où les législations sont bien plus laxistes. Nous demandons une interdiction européenne, sur le modèle de “l’export ban” belge.”

Le 6 décembre 2024, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord politique. “On sait que ce texte va être discuté en intra-belge cette semaine, en vue d’une possible ratification”, rappelle Lora Verheecke, chargée de recherche sur le commerce au CNCD-11.11.11.

En parallèle de l’action menée à Bruxelles, des mobilisations ont lieu tout au long de la journée à Chastre, Gembloux, Namur, Liège et Neufchâteau, où des citoyens interpellent leurs communes pour les inviter à se déclarer symboliquement “Hors UE-Mercosur”. La Fédération unie de groupements d’éleveurs et d’agriculteurs (Fugea), également mobilisée, dénonce un accord où “l’agriculture a servi de monnaie d’échange”, pointant une “concurrence déloyale” due à l’importation de viande bovine produite sans respecter les mêmes normes. “Cela fragilise nos fermes et compromet la transition alimentaire”, alerte la fédération. Pour la Fugea, le combat continue: “Le traité doit encore être approuvé par les ministres du Commerce des Etats membres, puis par le Parlement européen”.

Des mobilisations similaires ont eu lieu à Berlin, Vienne, Linz et d’autres villes européennes. En ligne, le mot-clé #JeDisStopUEMercosur rassemble de nombreux messages citoyens depuis plusieurs semaines.

Le texte prévoit la possibilité pour l’UE d’exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Belga

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24 juin 2025 - 11h30
Modifié le 24 juin 2025 - 12h03

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