La mission d’identification des Soudanais s’est déroulée… sans interprète

Les missions d’identification de migrants, telle que celle, controversée, qui a eu lieu avec des officiels soudanais se déroulent en présence de fonctionnaires de l’Office des étrangers mais en l’absence d’interprète. En théorie, le risque existe que le représentant de l’État belge ne remarque pas les éventuelles menaces proférées sur leurs compatriotes par les officiels invités par la Belgique en vue de leur rapatriement.

La députée sp.a Monica De Coninck s’en est émue mercredi en commission de l’Intérieur de la Chambre. “Nous devrions organiser ces missions avec la plus grande attention alors que la mission d’identification soudanaise fait l’objet d’une grande méfiance”, a-t-elle dit. Il faudrait pouvoir s’assurer qu’il y ait “un équilibre – il s’agit toujours d’un rapport de force – entre la personne à identifier et celle qui identifie”, a-t-elle dit.

Indiquant qu’il n’avait jamais été question jusqu’ici d’adjoindre un interprète à une mission d’identification opérant, avec le concours de l’Office des étrangers, à l’ambassade du pays en question, le secrétaire d’État à l’Asile et la migration Theo Francken s’est dit ouvert à la suggestion. “Il est opportun de s’interroger sur ce que comprend le représentant de l’Office des étrangers lors de l’entretien”, a-t-il dit.

M. Francken a toutefois minimisé les conséquences d’une absence d’interprète. “Je pense que si ces gens de la mission d’identification devaient se laisser aller à des déclarations lourdes de sens à l’endroit de ces Soudanais, (le représentant de l’Office des étrangers) pourrait le comprendre verbalement de l’une ou l’autre manière. Notre homme de l’Office des étrangers saurait si des menaces étaient proférées. La communication non verbale est évidemment aussi importante”, a-t-il précisé.

Avec Belga – Photo : Belga

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25 octobre 2017 - 15h55
Modifié le 25 octobre 2017 - 17h47