Maxime Maziers sur la fermeture de son restaurant : “On s’est senti abandonné par Mr Bruneau”

Le jeune chef estime que s’il avait reçu davantage de soutien de son prédécesseur, il aurait peut-être pu continuer. Le chef à la retraite dénonce lui la mauvaise gestion de son successeur.

Nous vous l’annoncions hier, le restaurant Bruneau by Maxime Maziers est en faillite. Le chef avait déjà annoncé l’année dernière vouloir fermer son établissement. Il comptait alors lancer un nouveau projet dans le haut de la ville. Mais aujourd’hui, il est amer et ne semble pas prêt à se lancer dans une nouvelle aventure

C’est très compliqué. Une vraie réflexion est nécessaire à l’heure actuelle. Je crois qu’un chef de cuisine, gestionnaire d’entreprise comme ici, ça pouvait très bien fonctionner il y a vingt ans. Aujourd’hui, si vous voulez un établissement de cette taille, vous êtes obligé d’avoir une RH, une comptable… Vous ne pouvez plus être multi-casquette. Vu les coûts du personnel, de l’énergie et de la matière première qui ont augmenté, tout doit être maîtrisé à 100%”, explique Maxime Maziers.

Le jeune chef de l’année 2019 estime avoir tout donné pour que son projet soit digne de son prédécesseur, Jean-Pierre Bruneau. Avant de reprendre l’affaire il y a cinq ans, l’homme était au service du chef triplement étoilé depuis sept ans. La confiance a été rompue en plein Covid alors que Maxime Maziers demande de l’aide pour postposer les 8 500 euros de loyer mensuel à payer. “Nous n’avons jamais reçu d’aide, même pendant le Covid, alors qu’au final Mr Bruneau sort gagnant. Nous, nous sommes perdants. Je ne parle même pas financièrement, mais d’une activité qui s’arrête. (…) Je ne pense pas que c’est l’image qu’il voulait donner à son établissement. Je crois qu’il aurait peut-être du nous aider et nous aurions peut-être pu continuer“, regrette-t-il.

Contacté par téléphone, le chef à la retraite Jean-Pierre Bruneau qui réside aujourd’hui à Ostende a eu des mots très durs à l’égard de son successeur. Selon lui, Maxime Maziers a eu les yeux plus gros que le ventre. “J’ai habité ce restaurant pendant 45 ans. J’ai fait beaucoup de sacrifices et je suis triste de voir ça. La leçon de cette faillite ? Ne pas confondre recettes et bénéfices“, lance-t-il. “Maxime Maziers me doit encore 60% du capital. Et j’ai travaillé toute ma vie pour construire ce capital.

Avant de prendre un peu de recul, Maxime Maziers se mettra une dernière fois au fourneau pour ses clients. Les derniers couverts seront dressés dimanche.

■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Charles Carpreau et Timothée Sempels