Des manifestants exigent des produits facilement réparables de l’UE

Une trentaine de citoyens ont manifesté ce matin devant le centre de conférences Albert Borschette, dans le quartier européen à Bruxelles, où des représentants des Etats membres de l’UE se réunissent pour une première série de votes sur des propositions qui obligeraient les fabricants à rendre les appareils électroménagers facilement réparables et plus durables.

Les militants étaient munis de plusieurs produits réparables dont un frigidaire, le vote de ce lundi concernant spécifiquement ce type d’appareil. Deux autres votes sur des électroménagers suivront en décembre et janvier. Pour les associations à l’initiative de l’action, la Commission européenne “a élaboré des propositions ambitieuses qui faciliteraient les réparations, mais elle a reculé sous la pression de l’industrie“. Les manifestants appellent les États membres à “réintroduire les clauses de réparation d’origine“. Parmi les objets exhibés, les protestataires avaient également disposé du petit électroménager, plaidant pour une extension des lois à ce type de produits. “Le risque est qu’ils votent en faveur du recyclage et des blocages à la réparation. Nous militons pour le ‘droit à la réparation’ afin de limiter les déchets et d’augmenter le pouvoir d’achat des citoyens“, explique Luc Deriez, directeur de l’ASBL Repair Together, le réseau des repair cafés en Wallonie et à Bruxelles. “Le recyclage est une conséquence de la surconsommation. Il faut donner la possibilité aux gens de réparer leurs objets avec des pièces disponibles à des prix accessibles pour qu’ils puissent prolonger leur durée de vie“, ajoute-t-il.

 

Des propositions contre l’obsolescence programmée

Parmi les propositions initiales, citons celle qui demande que les sources lumineuses ( par exemple : la lampe d’un réfrigérateur) soient facilement démontables de tout produit par l’utilisateur final.  Ou encore, celle qui concerne les pièces de rechange pour les machines à laver, les lave-vaisselle et les réfrigérateurs. La Commission a proposé de mettre ces pièces de rechange à la disposition de tous.

Contrairement à la France, la Belgique ne dispose d’aucune loi relative à “l’obsolescence programmée”, une technique dont sont soupçonnés certains industriels et qui consiste à limiter sciemment la durée de vie des appareils pour inciter à la consommation. Fin février, après deux ans d’auditions et de débats à la Chambre des représentants, la majorité en place a refusé de légiférer. Seule une proposition de résolution a été adoptée – majorité contre opposition – afin de soutenir l’économie circulaire. “Une loi aurait donné la possibilité aux citoyens de poursuivre des fabricants dans un cadre légal”, regrette Luc Deriez. L’action était soutenue par les associations BBL, Coolproducts, ECOS, EEB, iFixit, Netwerk Bewust Verbruiken, The Restart Project, Zero Waste Europe and volunteers at Repair Cafés.

Avec Belga – Photo : illustration#righttorepair

 

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10 décembre 2018 - 12h24
Modifié le 10 décembre 2018 - 12h54