Magnette préfère de nouvelles élections à la N-VA

“On commence à en avoir vraiment assez de cette situation”, assure le président du PS Paul Magnette, estimant que les réunions avec la N-VA “ne conduisent à rien”, au cours d’un entretien accordé vendredi au Soir et aux éditions Sudpress. “J’en ai marre”, lance-t-il aussi au Nord du pays, dans des interviews publiées dans De Standaard et Het Nieuwsblad.

“Nous en sommes à une cinquantaine de réunions, dont 25 directement avec Bart De Wever et moi, qui durent parfois 3 ou 4 heures, parfois plus longtemps…A titre personnel, négocier avec des nationalistes avec lesquels nous n’avons rien à voir, cela devient un vrai supplice”, affirme M. Magnette.

“J’en ai assez de cette situation. Cela fait huit mois, je ne compte même plus les milliers d’heures de réunions, les journées, les soirées, les nuits, les week-ends, sans que cela avance. Simplement parce que certains veulent seulement tester une alliance avec le PS et la N-VA. Combien de fois devrai-je encore dire que le PS n’a aucune envie de gérer avec eux? “, martèle le Carolo.

“On ne prendra aucune initiative dans ce sens-là, mais nous n’avons pas peur des élections”, annonce dès lors le président socialiste. “Entre accepter n’importe quoi et les élections, on préfère que le peuple se prononce”, ajoute-t-il, estimant que “les élections, c’est l’acte suprême en démocratie. Il n’y a rien de plus beau que de demander au peuple de trancher”.

Réactions du président du MR : “Le pays a besoin de stabilité”

Un avis qui a fait réagir le président du MR, Georges-Louis Bouchez. “Les Belges ont voté, la population veut légitimement un #begov, le Pays a besoin de stabilité. Alors, pourquoi remettre sa tête sur une affiche si on est pas capable de prendre ses responsabilités et de conclure des accords ? “, écrit-il ainsi vendredi matin sur Twitter. “Le @MR_officiel travaille pour la Belgique #noelections”, y ajoute-t-il.

“C’est un tweet plutôt bien écrit. J’aurais presque pu dire la même chose”, a ensuite commenté Paul Magnette dans l’émission Matin Première (RTBF).

Quelles alternatives à l’axe PS – N-VA?

Interrogé sur les alternatives à l’axe PS-N-VA, le président du PS a rappelé qu’il existe différentes solutions, y compris sans son parti. “On peut très bien faire un gouvernement sans les socialistes. Nous ne disons pas que sommes indispensables et nous ne voulons pas aller à tout prix au pouvoir. Mais si on veut le PS dans une majorité, il faut écouter nos demandes qui sont bien connues. Elles sont sociales et elles tournent autour de l’amélioration des basses pensions, des bas salaires, du réinvestissement dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est ça, pour nous, qui est vital. Et si on nous dit: ‘c’est pas possible mais vous devez quand même venir dans le gouvernement’, et bien, nous disons non. Ce n’est pas comme ça que ça marche”, a-t-il conclu.

De Wever : “La N-VA prend acte du diktat du PS qui veut des élections pour nous affaiblir”

“Nous prenons acte du diktat du PS. Le 3e parti du pays pense pouvoir dicter sa loi à tout le monde et mener des négociations dans les médias. Contrairement à ce que souhaite l’électeur flamand, il veut un gouvernement le plus à gauche possible, sans majorité en Flandre. Le PS veut même provoquer des élections, dans l’unique espoir d’affaiblir la N-VA et de se renforcer”, a vertement réagi le président des nationalistes flamands, Bart De Wever.

Selon ce dernier, la N-VA s’est toujours montrée constructive à la table des négociations tout en défendant une politique de reprise socio-économique, une politique réaliste en matière de climat et d’énergie ainsi qu’une “évolution claire vers l’autonomie de la Flandre et de la Wallonie afin de trouver une solution aux différences toujours plus importantes entre les entités fédérées”.

Belga – Photo/Dirk Waem