#M : Les agences d’intérim, mauvais payeurs ?

La CSC demande des comptes aux agences d’interim. Les plaintes sont de plus en plus nombreuses et portent sur des retards de paiements de salaires et de primes.

Les plaintes sont passées de 796 en 2008 à 1.926 en 2019. Selon Eva Van Laere, collaboratrice au service intérim de la CSC, plusieurs causes expliquent cette croissance du nombre de plaintes, à savoir que le marché de l’interim est en évolution et que les intérimaires sont de mieux en mieux informés notamment grâce aux organisations syndicales qui jouent un rôle important dans la communication.

La majorité des plaintes concernent les salaires

Ces retards ou erreurs de paiements s’expliquent d’après Piet Ven Den Bergh, responsable au service d’étude de la CSC, par le fait que les agences d’interim ne connaissent pas toujours les qualifications de l’intérimaire et lui appliquent un mauvais barème, alors que les intérimaires doivent être payés de la même façon qu’un employé fixe dans l’entreprise. De plus, la composition des salaires est devenue de plus en plus compliquée avec les éco-chèques, les assurances, les voitures des sociétés par exemple. Il est souvent difficile pour les intérimaires d’y voir clair et certains passent à côté de ces avantages.

“L’interim est une forme de mariage à trois“, explique Arnaud Le Grelle, directeur régional de Federgon. “Il y a trois parties : l’intérimaire, son agence d’intérim qui est son employeur et puis le client-utilisateur qui est l’entreprise qui fait appel à l’intérimaire. Il faut donc que chacun délivre une bonne information“. C’est à l’entreprise-utilisatrice de donner tous les détails du salaire à l’agence d’intérim. Il arrive cependant que certaines entreprises communiquent des informations erronées pour diminuer la facture, ce qui est passible de sanctions pénales. Autre explication pour ces retards de paiements, la négligence.

Cette relation triangulaire rend les communications plus compliquées entre les différents acteurs du secteur de l’intérim.