Les perspectives pour le tourisme bruxellois ne sont pas encore au beau fixe
Avec 30% de taux de remplissage en août et des hôtels encore fermés, le tourisme bruxellois a grise mine. Si les touristes européens reviennent progressivement, ceux d’Asie ou d’Amérique sont toujours absents et le tourisme d’affaires ne redécolle pas.
Patrick Bontinck est directeur de Visitbrussels depuis de nombreuses années mais une crise comme celle-ci, il n’en avait jamais connu. Depuis plusieurs années, la destination bruxelloise avait le vent en poupe et les multiples efforts de la Ville de Bruxelles et de la Région pour faire de Bruxelles une ville sexy pour un citytrip portaient leurs fruits.
Aujourd’hui, avec le covid, tout est à refaire et le tourisme urbain est en grande difficulté. La couleur rouge foncée de Bruxelles sur la carte de l’Europe n’arrange pas les affaires. Les mesures sanitaires changeantes ou la menace de la création d’un pass sanitaire sont autant de facteurs qui empêchent les réservations sur le long terme.
“Nous espérons une reprise du tourisme d’affaires pour le mois d’octobre, explique Patrick Bontinck. Mais tant que le travail ne reprend pas normalement, le tourisme ne repartira pas. Il faut que la commission européenne par exemple, autorise son personnel à revenir. Les réservations qui ont lieu actuellement sont pour 2022 et pour la plupart sont des reports de 2020. Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Le tourisme, c’est le plus gros pourvoyeur d’emplois à Bruxelles.”
Du côté du tourisme de loisir, la capitale met les bouchées doubles pour attirer les visiteurs. Elle a notamment distribué des bons d’une valeur de 40 euros. 60% de l’enveloppe a été distribuée durant la période estivale. Pour les mois à venir, beaucoup d’événements seront organisés pour attirer les Belges et les ressortissants des pays limitrophes. Ainsi, le Bright festival qui a lieu traditionnellement en février se tiendra durant les congés de Toussaint.
“Il y aura tous les week-ends un événement, ajoute Patrick Bontinck. La crise pour notre secteur n’est pas terminée mais nous faisons tout pour attirer le public. Cependant, il faut encore qu’on nous aide en maintenant le chômage temporaire sinon, l’industrie du tourisme ne pourra jamais survivre.”
■ Interview de Patrick Bontinck, directeur de Visitbrussels par Vanessa Lhuillier