La vente aux enchères des objets de l’hôtel Métropole est suspendue : “Tout ce qui est protégé ne sera pas vendu”

Si certains objets peuvent être considérés comme “du faux vieux”, l’administration régionale est chargée d’être attentive à la valeur patrimoniale de certains objets mis en vente.

178 lots d’objets issus de l’hôtel Métropole, allant des fauteuils aux lustres en passant par des vases, de la vaisselle ou encore des toiles, devaient être mis aux enchères via le site Drouot ce jeudi 30 mars, dans l’après-midi. Ces objets étaient mis en vente par les nouveaux propriétaires de l’hôtel, racheté en novembre dernier par le fonds d’investissement Lone Star Fund. L’exploitation de l’établissement a été confiée à Centaurus Hospitality Management, qui prévoit une réouverture en 2025.

Le Métropole, inauguré en 1895, était l’un des derniers hôtels indépendants de Bruxelles, installé dans un bâtiment du XIXe siècle et en partie classé comme patrimoine historique. Il a fermé ses portes à l’été 2020 après un plan social qui a mené à la disparition de près de 120 emplois. La direction expliquait cet arrêt des activités par les différentes crises vécues dans la capitale, depuis les attentats du 22 mars 2016 à la crise sanitaire du Covid-19.

Une carte blanche pour sauver ces objets

La mise aux enchères des objets et du mobilier de l’hôtel Métropole a interpellé. Dans une carte blanche publiée dans La Libre le 25 mars dernier, trois membres de l’ULB se sont émus de cette mise en vente, affirmant que plusieurs objets pouvaient être considérés comme protégés par le classement historique. “L’argumentaire qui fonde le classement ne se lasse pas de citer en long et en large la décoration, un élément essentiel de la valeur historique, artistique et esthétique de cet ensemble classé”, explique la carte blanche.

Pour Pascal Smet, c’est clair : tout le patrimoine qui a une valeur historique ne sera pas vendu lors de cette mise aux enchères. Tout ce qui est protégé ne sera pas vendu. Ils ne peuvent pas”, explique le secrétaire d’État bruxellois au Patrimoine au micro de Bonjour Bruxelles, sur BX1. “L’administration spécialisée en la matière, urban.brussels, sera attentive lors de la vente. J’ai rencontré le nouveau propriétaire du Métropole, ils sont très déterminés à restaurer ce patrimoine bruxellois.”

Dans l’après-midi, Pascal Smet a confirmé que la Région bruxelloise va lancer une procédure de classement pour plusieurs éléments analysés par urban.brussels : la vente de ces objets est donc gelée jusqu’au classement. Les organisateurs affirment ne pas avoir été officiellement informés d’une telle procédure. La vente aux enchères, elle, sera probablement suspendue ce jeudi.

Vente suspendue pour les pièces du mobilier de l’Hôtel Métropole

À la suite de la décision de Secrétaire d’État au Patrimoine Pascal Smet de classer des pièces d’intérieure supplémentaires de l’Hôtel Métropole, les représentants du propriétaire ont décidé en concertation avec le Secrétaire d’État de reporter les ventes de tous les éléments qui avaient été mis en vente.Au cours de la procédure de classement, l’administration bruxelloise urban.brussels examinera et proposera les pièces qui devront être protégées. Le gouvernement bruxellois prendra ensuite la décision finale à ce sujet. Cette analyse aura lieu dans les prochaines semaines. Le gouvernement bruxellois décidera de l’extension du classement avant l’été.

Les pièces d’intérieur qui ne sont pas classées, seront pour la plupart d’entre elles remises en vente par la suite, afin de permettre aux bruxellois d’acquérir un souvenir du Métropole avant sa réouverture programmée fin 2025.

■ Reportage de Lisa Saint-Ghislain, Charles Carpreau et Corinne De Beul.

Gr.I. – Photo : illustration Belga/Thierry Roge