Les militaires ne seront pas dans les rues sans cadre
Le nouveau ministre de la Défense, le N-VA Theo Francken, a rappelé lundi qu’il faudra un certain temps pour intégrer dans la loi le cadre que le nouveau gouvernement prévoit pour l’utilisation de militaires pour des missions de sécurisation. Si l’accord de gouvernement évoque cette possibilité, il précise bien que cela ne se fera que “dans un cadre juridique et un cadre d’engagement clairement définis”.
La piste a été évoquée durant le week-end par le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin après plusieurs incidents avec armes à feu à Bruxelles ces derniers jours, probablement liés à du trafic de drogue. Le débat a ainsi été lancé. Durant le week-end, le cabinet Francken renvoyait déjà au contenu du tout récent accord de gouvernement, et le ministre lui-même a fait pareil lundi matin, interrogé par la VRT dans l’émission radio “De Ochtend”.
Dans l’accord, on peut lire la volonté de créer une “réserve de défense territoriale”, axée entre autres sur “la sécurisation des sites nucléaires et des ambassades par le biais d’une sécurisation statique, la sécurisation de sites qui sont en permanence au niveau trois de l’OCAM et le secteur pétrochimique”. L’accord précise qu’il faudra préalablement définir “le cadre juridique et opérationnel “.
Outre ces cas, la Défense “peut être déployée pour des missions de sécurité” de manière non structurelle, mais uniquement en cas de menace de niveau 4, après décision gouvernementale et analyse des risques, et là aussi avec un cadre clair, ajoute le texte. Oui, le gouvernement prévoit donc un cadre. “Mais non, ce ne sera pas pour demain”, ajoute Theo Francken lundi. “Nous devons encore le développer. La réserve territoriale n’est pas encore là. Elle doit encore être composée et formée. Le cadre juridique n’y est pas encore non plus. C’était la grande frustration à l’époque de l’opération Vigilant Guardian (lancée en 2015 à la suite de plusieurs attentats, NDLR). Les soldats n’avaient pas de cadre juridique et opérationnel clair. Ils étaient là, mais ne pouvaient pas faire grand-chose. Il est important qu’ils en aient un cette fois, qu’il y ait au moins des règles d’engagement claires”.
Le ministre assure qu’il évoquera la question dès ce lundi, lors d’une réunion avec le nouveau chef de la Défense, Frederik Vansina.
Belga