Les médias de proximité ont manifesté devant le cabinet de la ministre Galant à Namur

À l’initiative des syndicats chrétien CNE et socialiste SETCa, en préavis de grève, une centaine de représentants des médias de proximité en Fédération Wallonie-Bruxelles ont manifesté mardi devant le cabinet de la ministre des Médias, Jacqueline Galant (MR), à Namur.

La ministre a proposé fin mai une “pièce à casser”, à savoir un projet de réforme des médias de proximité, réduisant leur nombre de 12 à huit d’ici à cinq ans, soit un par province – à l’exception du Hainaut et de Liège, qui en conserveront deux. La proposition prévoit aussi la fin de l’indexation des subventions à partir de 2026, assortie d’une diminution progressive des aides à la promotion de l’emploi (APE). Dirigeants, journalistes et cadreurs, mais aussi plus largement tout le personnel des médias concernés, sont venus à Namur pour réclamer une réforme plus en phase avec la réalité du secteur.

■ Reportage d’Apolline Putman et Jonathane Lupo de TéléSambre

Les fusions rendues obligatoires par la réforme sont au centre de la contestation. Boukè, Matélé et Canal Zoom sont concernés en province de Namur. Tout comme Antenne Centre, Télé MB, Télésambre et NoTélé dans le Hainaut, où seuls deux médias pourront subsister. Ces médias revendiquent leurs identités propres et leurs spécificités. Des aménagements budgétaires sont également attendus par l’ensemble des médias de proximité, qui craignent des licenciements conjugués à une baisse de qualité de l’information locale.

“Nous avons fait face à un mur”, estime une représentante de la CNE

En marge d’une manifestation et alors qu’un préavis de grève est en cours, la CNE et le SETCa ont été reçus mardi, à Namur, par la ministre francophone des Médias, Jacqueline Galant (MR), dans le cadre de la réforme des médias de proximité. Leurs représentants sont toutefois sortis de leur réunion avec une certaine amertume, estimant “faire face à un mur”.

“Nous étions contents de pouvoir enfin rencontrer la ministre, mais nous ne sommes pas du tout rassurés”, a déclaré Valérie François, secrétaire permanente CNE. “Selon elle, c’est seulement quand les ASBL à la tête des médias devront prendre des décisions en termes de fonctionnement et d’emploi que la concertation sociale aura lieu d’être.” “La ministre a indiqué aux syndicats qu’elle comprend les inquiétudes des travailleurs, car une réforme implique effectivement des changements”, a réagi le cabinet de la ministre. “Toutefois, Jacqueline Galant n’est pas l’employeur de ces travailleurs. Elle continuera donc à s’entendre avec les directions, qui devront ensuite se concerter avec les syndicats.” “Cette réforme est une opportunité”, a aussi rappelé le cabinet. “Il est évident que la Fédération Wallonie-Bruxelles ne pourra pas continuer à financer 12 médias de proximité sur un territoire aussi petit que le nôtre. Si on peut le regretter d’un point de vue du pluralisme, la fusion entre Rossel et IPM montre bien que, pour rester compétitifs, les acteurs médiatiques doivent s’allier. On comprend donc les inquiétudes, mais il faut réformer.”

Le projet de réforme sera bien présenté aux syndicats avant son passage au gouvernement, ont encore assuré les collaborateurs de la ministre. En attendant, la CNE et la SETCa restent déterminées à faire entendre la voix des travailleurs. Une nouvelle action est prévue le mardi 8 juillet, lors de la prochaine réunion entre la ministre et les médias de proximité.

“C’était un dialogue de sourds”, selon la directrice de Télésambre

Si la réunion qui s’est tenue mardi entre les médias de proximité de la province de Namur et la ministre Galant a fait naitre un espoir, il n’en est pas de même du côté du Hainaut. La directrice de Télésambre, Valérie Dumont, évoque un “dialogue de sourds”.

En plus de coupes budgétaires, la réforme que met en place la ministre depuis fin mai implique le passage de 12 à huit médias de proximité. Boukè, Matélé et Canal Zoom sont concernés en province de Namur, tout comme Antenne Centre, Télé MB, Télésambre et NoTélé dans le Hainaut, où seuls deux médias devraient subsister. Les directions des médias hennuyers comptaient beaucoup sur leur entretien de mardi avec Jacqueline Galant, mais ils en sont ressortis avec un sentiment d’incompréhension. “Nous avons présenté quatre scénarios, dont la création de deux pôles urbains à Mons et à Charleroi et de deux pôles ruraux pour NoTélé et Antenne Centre“, a expliqué Valérie Dumont. “Un autre scénario consiste en la création d’un pôle ‘Cœur Hainaut’ qui regrouperait Antenne Centre et Télé MB, mais manifestement ce n’est pas assez pour la ministre, même si elle nous a assurés qu’elle nous reviendrait avec l’analyse de nos propositions d’ici à notre prochaine réunion, prévue le 8 juillet.”

En outre, Jacqueline Galant aurait regretté d’avoir reçu la note relative au Hainaut trop tardivement. Mais du côté des médias concernés, on évoque surtout de la “mauvaise foi”. “La note à casser qui nous a été présentée le 27 mai n’en était pas une. Nous ne pouvons pas discuter”, a conclu Valérie Dumont.

Belga

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