Les maladies sexuellement transmissibles gagnent du terrain en Belgique
Un guide clinique pratique a été élaboré pour aider au diagnostic et au traitement de la gonorrhée et de la syphilis, annonce mardi le centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE). Un tel outil, à destination principalement des médecins généralistes, n’existait pas encore en Belgique. Un autre guide sera publié pour la chlamydia, alors que ces trois infections sexuellement transmissibles (IST) deviennent de plus en plus répandues.
“Le nombre de cas d’IST grimpe de manière alarmante en Belgique, comme dans le reste du monde“, prévient le KCE. Chlamydia, gonhorrée et syphilis trustent les trois premières places du podium.
L’infection à chlamydia, diagnostiquée principalement chez des femmes jeunes, représente la moitié des nouvelles IST. Ainsi, le nombre de cas de chlamydia est passé de 9,1 pour 100.000 habitants en 2002, à 60,1 pour 100.000 habitants en 2016. La gonorrhée et la syphilis touchent quant à elles plutôt les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. La syphilis gagne aussi du terrain, puisqu’on recensait en 2002, 46 cas contre 943 cas en 2016.
Des symptômes souvent peu visibles
Ces maladies passent souvent inaperçues, empêchant un traitement et favorisant ainsi leur propagation. Or, elles peuvent entraîner des complications graves, une stérilité ou des fausses couches à répétition, souligne le centre. Pour ne rien arranger, alors que ces IST peuvent être traitées par antibiotiques, l’augmentation des résistances “dues à une utilisation irresponsable de ces médicaments” rendent son traitement plus ardu.
Afin d’uniformiser le diagnostic et le traitement de ces infections et conformément aux recommandations de l’OMS, le KCE a élaboré deux guides pratiques: l’un pour la gonorrhée et la syphilis, et l’autre pour la chlamydia. Il faut avant tout détecter ces IST à temps, insiste le KCE. Pour ce faire, discuter de santé sexuelle avec tous les patients, même si ceux qui ne semblent pas à risque, est primordial. Un test de dépistage peut ensuite être proposé. En outre, le centre fédéral développe un outil interactif en ligne pour aider les médecins généralistes à évoquer les IST en consultation. Gratuit, il sera disponible dans les prochains mois.
Belga; La Rédaction en ligne