L’édito de Fabrice Grosfilley : en attendant 2025…

20 décembre.  Nous sommes à quelques jours de Noël. Dernier jour de cours dans les écoles. Dernières réunions ou tâches à accomplir dans les entreprises. Dernières courses pour préparer la période des fêtes. Dernière édition de Bonjour Bruxelles pour cette année, et dernier édito en ce qui me concerne. 20 décembre, l’heure est donc aux dernières excitations. Puis viendra le temps du bilan, avant de s’accorder un peu de repos, de reprendre son souffle pour replonger dans l’année suivante.

Cette année 2024 aura été marquée par deux grandes élections : celle du 9 juin pour l’Europe, la Chambre et le Parlement régional, et celle du 13 octobre pour renouveler les conseils communaux. Du côté des communes, changement ou continuité selon les cas, mais pour 17 communes sur 19, nous avons une majorité et un bourgmestre. Restent deux exceptions : Saint-Josse, où les élections ont été invalidées et où il faudra revoter le 9 février, et Schaerbeek, où les négociations font gentiment du surplace. Au fédéral et à la Région bruxelloise, les choses sont plus compliquées.

Côté fédéral

Bart De Wever ira faire rapport au roi en fin de matinée. C’est la 14e fois qu’il rencontre le souverain. On pourrait imaginer le dialogue suivant :

Ça avance, Bart ?
Ça avance, Philippe.
Ça n’avance pas très vite, Bart.
Non, ce n’est pas facile, Philippe.
Tu veux encore un peu de temps ?
Oui, je veux bien.

On reprendra donc un peu de temps pour négocier pendant la période de Noël. Cette coalition Arizona, qui regroupe des partis penchant à droite avec le seul Vooruit pour inclure une composante de gauche, semblait si évidente à mettre en place, mais a bien du mal à voir le jour. Pourtant, il n’y a pas réellement d’alternative crédible. Et c’est peut-être pour cela que les négociateurs peuvent se permettre de prendre leur temps.

Côté régional

À la Région bruxelloise, c’est pire encore. Six mois après les élections, on a le sentiment d’être nulle part. Avec le refus répété hier d’Ecolo d’entrer en négociation, le retrait du PS qui ne veut pas entendre parler de la N-VA, et les déclarations d’Ans Persoons critiquant la méthode du formateur en indiquant que tout était à revoir, David Leisterh et Elke Van den Brandt se retrouvent ce vendredi dans une impasse.

On pourrait même dire qu’ils sont au fond du trou, sans même une lueur au bout du tunnel. Ce midi, David Leisterh et Georges-Louis Bouchez tiendront une conférence de presse. Annonceront-ils une nouvelle initiative, une réorientation des négociations ? Chercheront-ils à reprendre la main sur ce qui se passe dans le collège néerlandophone ? Rappelleront-ils le PS ? S’entêteront-ils à mettre Ecolo sous pression ? Ou bien David Leisterh décidera-t-il de passer la main ? On ne le sait pas encore.

S’il décide de faire un pas de côté, David Leisterh passerait logiquement le flambeau à Ahmed Laaouej, à la tête du deuxième parti. Sans garantie de résultat. On peut aussi imaginer l’appel à un médiateur : socialiste, engagé, francophone ou néerlandophone… tout est possible à ce stade. Mais il faudra qu’il se passe quelque chose dans cette conférence de presse, car l’immobilisme n’est pas permis.

Dans le cas contraire, c’est l’avenir de la Région bruxelloise qui serait purement et simplement en jeu. Ce n’est pas tout à fait le débat dont on rêve pour 2025.