Le PTB dénonce les “pensions qui s’envolent” face aux dépenses militaires
Le PTB a mené jeudi matin une action “flash” sur la place de l’Albertine, à Bruxelles, pour dénoncer les investissements “colossaux” dans la Défense et les réformes budgétaires envisagées par le gouvernement Arizona. Le parti d’extrême gauche avait dressé une large structure métallique à laquelle étaient arrimés trois F-35 factices semblant voler au-dessus de la foule, métaphore des pensions qui “s’envolent”.
Selon le PTB, l’exécutif veut économiser des milliards en durcissant les pensions, en ajustant l’index et en augmentant la TVA. “Alors qu’il demande un effort supplémentaire aux pensionnés, le gouvernement débloque sans peine des milliards pour onze F-35 de plus”, dénonce son président, Raoul Hedebouw. Près de 34 milliards d’euros seront investis dans du matériel militaire d’ici 2035. “Les priorités ne sont pas les bonnes. Il faut investir dans le social, pas dans la guerre.”
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Parmi les mesures qu’il juge les plus “inhumaines”, le président du PTB pointe le malus pension, “une sanction de 200 à 300 euros par mois pour ceux qui ne pourront pas travailler jusqu’à 67 ans”. “C’est intenable, alors que les pensions belges sont déjà parmi les plus faibles d’Europe occidentale.” Il rappelle que les travailleurs aux métiers pénibles (bâtiment, soins, industrie) seraient les plus touchés, car leur santé décline plus tôt. Les femmes le seraient aussi, puisqu’elles disposent moins souvent d’une carrière complète.
S’il reconnaît qu’un certain investissement militaire est nécessaire, Raoul Hedebouw estime que “plus d’armement crée plus de guerre”. Il souligne que les pays de l’UE membres de l’OTAN dépensent déjà “trois fois plus que la Russie” et que “la diplomatie européenne doit reprendre la main”. Pour financer la protection sociale sans durcir les pensions, il plaide pour une taxe sur les millionnaires et un audit des avantages fiscaux aux grandes entreprises, citant le tax shift qui aurait “coûté 8 milliards d’euros à la sécurité sociale sans créer l’emploi promis”. “Il existe des alternatives : investir dans l’armement est un choix politique, pas celui du peuple.”
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L’action invitait enfin les passants à répondre à la question : “Êtes-vous prêts à bosser jusqu’à 67 ans pour plus de F-35?” Chaque réponse était déposée dans une urne sous la forme d’une balle rouge (non) ou verte (oui). Une trentaine de militants encadraient l’opération.
Belga





