En dix ans, le nombre de naissances a baissé de plus de 15 % dans la capitale

Selon les derniers chiffres de l’ONE, le taux de natalité a fortement chuté à Bruxelles ces dix dernières années. Certains éléments propres à la capitale, comme le coût des logements, peuvent expliquer ce phénomène.

Le taux de naissances a baissé de 15 % dans la capitale en dix ans, passant de 18.562 naissances à 15.690. Cette baisse est particulièrement marquante, car elle est deux fois plus élevée que dans le reste du pays. Selon Samuel NDame, chargé de statistiques à l’Office national de l’Enfance, cette forte diminution peut être liée à des éléments propres de la capitale, comme la crise des logements et le niveau socioéconomique d’une partie de la région.

En effet, pour de nombreuses familles, il est important de considérer son logement, son travail et son confort de vie avant d’accueillir un nouveau membre. Concernant les lieux de vie, certaines familles décident même de quitter la capitale pour vivre dans un logement plus grand et disposant d’un jardin, souvent au même prix qu’un logement bruxellois.

La mentalité des familles a également changé. Il est moins tabou de vouloir moins d’enfants, voire pas d’enfants du tout.

Une baisse qu’il faut relativiser

Bien que les chiffres bruxellois soient plus marquants que les deux autres régions, il faut tout même les relativiser. Jean-Paul Sanderson, démographe à l’UCLouvain, expliquait dans le journal Le Soir que la chute semble plus importante, car le point de départ était plus haut à Bruxelles. En 2009, les femmes bruxelloises avaient, en moyenne, 2,1 enfants, contre seulement 1,8 en Wallonie et en Flandre. Maintenant, cette moyenne est devenue identique dans tout le pays, avec 1,6 enfants par femme.

La population continue d’augmenter

Malgré la baisse des naissances et le départ des familles vers la périphérie bruxelloise, la population de la capitale continue, elle, d’augmenter chaque année, grâce à un solde migratoire positif (+ 0,22 % entre 2021 et 2022, selon l’ONE). Cela signifie que le nombre de personnes qui arrivent à Bruxelles est plus élevé que celui de personnes qui quittent la capitale.

Explications d’Emilie Vanhemelen dans le 12 h 30

Photo : Belga / Sophie Mignon