Le gouvernement bruxellois rencontre des associations à propos de Bruxelles Numérique

Rudi Vervoort

Des associations pestent contre l’ordonnance Bruxelles Numérique.

Jeudi dernier, une délégation composée de cinq associations ont rencontré les membres du gouvernement bruxellois au grand complet. Objectif : exposer aux ministres les problèmes que la dématérialisation pose à leurs publics spécifiques. “Il n’est pas question d’être contre le numérique mais de prendre conscience que la dématérialisation des services empêche de nombreux citoyens d’accéder à leurs droits et les associations de faire leur travail”, explique ces associations dans un communiqué.

Selon elles, près de 40% des Bruxellois ont des problèmes avec cette transition numérique. Elles soulignent que près de 200 institutions bruxelloises s’opposent à la future ordonnance Bruxelles numérique. Pour Lire et Ecrire Bruxelles, du Gang des Vieux en Colère, de la Fédération des Services Sociaux, de CABAN et du Syndicat des immenses, cette ordonnance va creuser encore un peu plus certaines inégalités sociales. “Afin de permettre à tous les Bruxellois d’accéder à leurs droits, les associations demandent que le gouvernement s’accorde sur une ordonnance ‘humain par défaut’, qui impose des guichets physiques accessibles à tous dans les services d’intérêt général”, poursuit le communiqué.

L’ordonnance n’est pas encore sur la table mais…

Pour ces quatre associations, les ministres de la Région se sont montrés à l’écoute. “Ils ont oralement reconnu le bienfondé des inquiétudes formulées par les représentants des associations.” Selon le cabinet du ministre-président Rudi Vervoort, cette ordonnance Bruxelles numérique n’est toujours pas sur la table du gouvernement. Cependant, il insiste sur l’importance de l’accompagnement au numérique de la population bruxelloise.

Pour résoudre ce problème, le groupe associatif espère qu’un financement structurel “à la hauteur du défi” sera débloqué. Même si les associations ont souligné qu’il y aura toujours des personnes qui sont dans l’impossibilité de prendre pleinement le train de la numérisation. Elles désirent que ces personnes ne soient pas exclues de leur droit et veulent que l’accès à tous les services d’intérêt général devait se baser sur des guichets physiques.

Pour conclure, les associations jurent que “la mobilisation de la société civile bruxelloise va, à l’évidence, se poursuivre en 2023.” Une autre réunion est prévue entre le secteur associatif bruxellois et les autorités régionales avec l’ensemble du gouvernement pour débattre du sujet numérique le 30/01 en matinée.