Le CPAS de Schaerbeek en retard de paiement

60 personnes n’auraient pas reçu leur revenu d’intégration depuis le mois de novembre, peut-on lire dans La Capitale. En cause: un dysfonctionnement informatique mais aussi un manque de personnel.

Cela fait déjà plusieurs semaines que des tensions sont apparues au CPAS de Schaerbeek. Un grand nombre de personnes sont en burn-out et la charge de travail se reporte donc sur les employés présents.

La présidente du CPAS, Sophie Querton, se veut rassurante. Elle assure que le retard de paiement est en train d’être rattrapé pour que les allocataires ne soient pas des situations encore plus complexes qu’habituellement. Les personnes ayant des difficultés peuvent bénéficier d’une aide exceptionnelle. Elle reconnaît tout de même un problème de recrutement au sein du CPAS.

Le personnel du CPAS n’en peut plus. Plusieurs témoignages vont dans ce sens. “800 paiements de nos citoyens bénéficiaires ne sont pas faits depuis le mois de novembre 2019. Les paiements des nouvelles demandes ne partent pas non plus. Donc ce sont 800 bénéficiaires qui ne sont toujours pas payés. Nos bénéficiaires sont menacés d’expulsion par leur propriétaire. Ils ne savent pas payer leur loyer ni leurs formations ou études. Tout ce que nous pouvons faire c’est des aides urgente, d’une avance de 200 euros, mais encore faut-il faire la procédure qui nous prend énormément de temps, jusqu’à 1h30 avec le nouveau programme Sociabili arrivé en décembre. Cela nous freine dans notre retard de travail. Nous pouvons passer des journées entières à traiter des avances d’aide financière urgentes, en sachant que chacune prend énormément de temps.En plus de travailler dans des conditions inhumaines et sous pression par la direction, nous , travailleurs sociaux, nous ne sommes plus en mesure de pouvoir de faire notre travail correctement, car nous devons traiter et résorber le retard de travail du service des jeunes et faire les visites à domicile, en plus des nôtres ,du service jeunesse et PSI (personnes en séjour illégal).” Voilà ce que raconte une assistante sociale.

Actuellement, 27 travailleurs sociaux sont absents. Pour ceux qui restent, les difficultés s’accumulent. Chaque travailleur traite 130 dossiers. Nous n’avons plus du tout de crédibilité, et la relation de confiance avec nos bénéficiaires s’effrite de jour en jour. Nous subissons de la violence institutionnelle et nous sommes à deux pas de faire des burn-out et de ne plus venir travailler. Nous sommes en souffrance et cela s’empire de jour en jour. Les assistants sociaux qui restent, pleurent au travail, et les autres s’absentent. Chaque matin, nous arrivons au travail, et c’est la surprise du jour, que l’on va découvrir ; on nous impose sans nous concerter des dossiers d’autres services à traiter. Au service jeunesse, ils sont 14 travailleurs sociaux aux totales, dont 4 présents sur 10 absents. La liste des absents que nous recevons chaque matin, ne fait que s’allonger chaque jour.”

V.Lh. – Photo: BX1

Reportage d’Aurélie Vanwelde et Nicolas Scheenaerts