Le collectif de sans-papiers “Zone neutre” organise une manifestation vendredi pour réclamer une régularisation large
Le collectif de sans-papiers “Zone neutre”, qui occupe depuis jeudi l’ex-KBC située avenue du Port à Molenbeek-Saint-Jean, organise une manifestation pour réclamer une régularisation large vendredi à 15h00 au départ du site de l’ex-KBC, a indiqué mardi un porte-parole du groupe, Said Elouizi.
L’itinéraire est en cours de discussion avec les autorités. Le groupe souhaiterait pouvoir se rendre devant le cabinet du secrétaire d’État fédéral en charge de l’Asile et de la Migration Sammy Mahdi et devant le siège du PS. Le porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles Olivier Slosse confirme qu’une demande d’autorisation est en cours de traitement. Il est question d’un rassemblement rue Melsens et d’une arrivée sur le boulevard Pachéco.
“Il y a plus de 100.000 sans-papiers en Belgique et on ne veut pas les laisser tomber“
Le nom du collectif fait référence à la zone neutre établie à proximité de l’église du Béguinage par Sammy Mahdi pour nouer un dialogue avec les quelque 430 personnes sans-papiers qui ont observé une grève de la faim du 23 mai au 21 juillet. “Il y a eu des rumeurs parmi les sans-papiers qui croyaient qu’il y aurait une régularisation collective, mais cette zone neutre a été réservée aux grévistes“, remarque Said Elouizi. “Il y a plus de 100.000 sans-papiers en Belgique et on ne veut pas les laisser tomber… Cette situation démontre que quelque chose cloche avec le fonctionnement de l’Office des Étrangers. (…) Nos camarades ont fait une grève de la faim et on les a soutenus. Maintenant, on continue à lutter“.
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Le collectif a expliqué être constitué de quelque 250 personnes, parmi lesquelles des enfants. Une centaine d’adultes dorment sur place. Les occupants sont des migrants économiques qui se trouvent de longue date sur le territoire belge. Selon le porte-parole du groupe, deux d’entre eux sont depuis plus de 20 ans en Belgique. Ils viennent entre autres du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, d’Egypte, de Guinée, du Sénégal, du Bangladesh et de Mauritanie.
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La porte-parole de l’Office des Étrangers Dominique Ernould indique disposer de la liste des grévistes de la faim et avoir reçu lundi les premières demandes – au nombre d’une poignée seulement à ce stade – via la Ville de Bruxelles, conformément à la procédure qui veut que les dossiers soient introduits par les administrations communales.
“Chaque dossier va être analysé au cas par cas“
“Comme il a été convenu, elles seront traitées en priorité“, explique Dominique Ernould. “Tous les anciens grévistes de la faim ne recevront pas une réponse positive. Chaque dossier va être analysé au cas par cas. (…) On a seulement garanti aux personnes issues des occupations de l’ULB, de la VUB et du Béguinage qu’elles auraient un traitement prioritaire si les conditions de recevabilité sont remplies“.
Toutes les personnes sans-papiers peuvent réintroduire des demandes de régularisation
Cela implique notamment de joindre une preuve du paiement de la redevance pour les frais administratifs et une copie d’un document d’identité. Dominique Ernould remarque que toutes les personnes sans-papiers peuvent, de manière similaire, réintroduire des demandes de régularisation dans le cadre de la procédure légale existante. Elle note que plus de 90% des demandeurs issus de la grève de la faim viennent des pays du Maghreb, notamment du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie et de Libye. Il n’y a qu’un seul dossier d’une personne afghane.
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Jusqu’à l’actualité récente de ces derniers mois qui a mené à la prise du pouvoir par les Talibans, des zones du pays étaient considérées comme non à risque, ce qui a motivé des rejets de demandes d’asile. Avec la Syrie et l’Erythrée, l’Afghanistan faisait partie des 3 pays les plus représentés en 2020 dans les demandes d’asile en Belgique. Il occupe la première place depuis janvier dernier.
Belga – Photo : BX1