Petit Château : après une matinée houleuse, les agents de Fedasil protestent avec un arrêt de travail
Les agents du centre Fedasil ont annoncé un arrêt de travail ce mardi à 13h00 pour dénoncer la situation actuelle de l’accueil au Petit Château.
Les files de demandeurs d’asile n’ont pas faibli, ce mardi matin, devant le centre d’accueil du Petit Château, à Bruxelles. Comme ces dernières semaines, la situation était à nouveau tendue et la police est intervenue pour disperser les demandeurs d’asile qui faisaient la file. Selon un journaliste de l’agence Belga sur place, des demandeurs souhaitait obtenir l’une des dernières places d’accueil disponibles, ce qui a provoqué des bousculades.
Les demandeurs d’asile ont été contraints, par la police, d’attendre devant le Petit-Château du côté de la petite ceinture, bien que l’entrée se trouve derrière le bâtiment, à la suite de bousculades qui ont eu lieu mardi matin devant cette entrée, provoquant un certain chaos.
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Présence policière
Une présence policière est instaurée depuis jeudi dernier pour superviser la file d’attente à l’extérieur. La situation “fait l’objet d’une évaluation constante”, selon Fedasil. “Il existe une concertation permanente entre la Ville de Bruxelles, la police, Fedasil et le cabinet de la Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration”.
Les familles, les femmes seules, les mineurs et les personnes vulnérables sont prioritaires pour s’inscrire chaque jour. Les places restantes sont ensuite occupées par des hommes célibataires. C’est lors de cette distribution des places restantes que les choses ont mal tourné mardi. Il y a eu beaucoup de bousculades et plusieurs demandeurs d’asile sont tombés au sol entre et par-dessus les barrières Nadar. En conséquence, la procédure de candidature a été interrompue prématurément.
“Pas digne de la Belgique”
Face à cette situation, les agents de Fedasil en charge de l’accueil des demandeurs d’asile ont décidé d’un arrêt de travail, ce mardi à 13h00, pour dénoncer les problèmes actuels. Ceux-ci avaient déjà provoqué la fermeture temporaire du centre, jeudi dernier.
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“La situation devient scandaleuse. Le Petit Château est devenu une forteresse”, explique Isabelle Plumat, directrice du centre Fedasil. “Les collaborateurs contribuent à essayer de trouver des solutions, à faire moins pire, à accueillir a minima le nombre de personnes qu’on peut accueillir depuis un an. (…) Ce qu’on a vu ce matin, ce n’est pas digne de la Belgique“.
■ Interview réalisée par Meryem Laadissi et Nicolas Scheenaerts.
Gr.I. avec Belga – Photo et vidéo de couverture : Belga/Nils Quintelier