Réouverture des portes du Petit Château : une organisation spéciale déployée

Le centre d’arrivée du Petit Château à Bruxelles a rouvert vendredi matin ses portes aux nouveaux demandeurs de protection internationale.

Les quelque 150 personnes dans la file réservée aux plus vulnérables, qui comptent des mineurs, des familles et des femmes – ont toutes pu introduire une demande, a indiqué en fin de matinée une porte-parole de l’agence fédérale en charge de l’accueil Fedasil. Les hommes isolés n’ont pas pu entrer. Selon une estimation grossière, vu qu’ils n’ont pas fait l’objet d’un enregistrement à l’entrée, ils seraient une centaine.

Fedasil : fermeture exceptionnelle du centre d’arrivée du Petit-Château ce jeudi

L’organisation spéciale prolongée

Les files sont devant l’entrée du bâtiment. Des policiers accompagnent les personnes sélectionnées jusqu’à l’entrée arrière. Cette organisation spéciale devrait être prolongée dans les prochains jours, mais des discussions sont toujours en cours. Pour rappel, des plaintes pour nuisances ont été émises par des riverains. Entre 120 et 150 personnes ont fait la file chaque matin au cours de la semaine du 8 août devant le Petit Château, selon l’ONG Médecins du Monde qui s’inquiétait jeudi de la prise en charge de leurs besoins primaires.

Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close (PS) a en conséquence pris un arrêté et la police de Bruxelles-Capitale/Ixelles a déplacé mercredi soir les barrières délimitant les files d’attente de l’arrière vers l’avant du bâtiment, où il y a moins de riverains. Il soutient la possibilité de délocaliser les services du Petit Château évoquée par la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V).  L’accès de ce côté est cependant réservé au personnel et aux demandeurs d’asile qui séjournent déjà au Petit-Château.

La séparation des flux n’étant dès lors plus possible dans cette configuration, Le centre d’arrivée du Petit-Château a été “exceptionnellement” fermé jeudi aux nouveaux demandeurs de protection internationale. Mme de Moor a remarqué que l’afflux de candidats réfugiés était actuellement important, également dans les pays voisins. Des capacités d’accueil supplémentaires ont été ouvertes et d’autres suivront, a-t-elle assuré.

Un plan d’urgence

Des ONG comme le Vluchtenlingenwerk Vlaanderen plaident pour le déclenchement d’un plan fédéral d’urgence, avec ouverture de places d’hôtel et réquisition de personnel et de bâtiments, mais le cabinet de Nicole de Moor (CD&V)  assure que le gouvernement agit. “Les mesures décidées par le gouvernement sont en train d’être mises en œuvre. Il y a des règlements pratiques à prendre, des lits à préparer, du personnel à trouver et des dispositions sécuritaires et sanitaires à prendre”, commente le cabinet. “Le gouvernement n’est pas d’accord de prévoir des places d’hôtel. On a besoin d’un nouveau cadre européen, mais en attendant de l’avoir, les règles actuelles doivent être appliquées. Cela signifie que des personnes qui ont une demande en cours dans un autre pays de l’Union européenne doivent y retourner”, ajoute-t-on.

Le centre d’accueil d’urgence de 750 places ouvert récemment à Berlaar ne semble pas suffisant pour alléger la situation à Bruxelles. “Le bus vers Berlaar n’a pas pu partir hier en raison de la situation, mais il doit être organisé à nouveau. Et mercredi, le ‘centre Dublin’ – en référence à la procédure européenne qui détermine le pays de l’UE compétent pour examiner une demande d’asile, NDLR – ouvrira ses portes à Zaventem. Il doit accueillir les personnes qui sont déjà enregistrées dans un autre pays de l’UE pour faciliter leur retour vers ce pays”, a souligné le cabinet.

Belga – Images Belga