La prévention contre la sécheresse intégrée au futur plan bruxellois de gestion de l’eau

Le nouveau plan bruxellois de gestion de l’eau, pour la période 2022-2027, intègrera un volet sécheresse, rapporte Bruzz ce mercredi. Il sera bientôt soumis à l’enquête publique.

Dans le plan actuel de gestion de l’eau – qui arrive à échéance début 2023, avec l’entrée en vigueur du suivant – il n’y pas spécifiquement de chapitres sécheresse, nous explique Anne-Claire Dewez, du département Eau de Bruxelles Environnement. Les mesures visent à améliorer la gestion du cycle de l’eau en ville, comme séparer l’eau de pluie des réseaux d’égouttage, mais elles s’inscrivaient surtout dans le contexte des inondations. “Aujourd’hui, bien évidemment, il y a un vrai plan sécheresse, avec des volets prévention, protection et ” crise”, qui, entre autres, fixe les seuils à partir desquels les autorités prennent des mesures.”, indique Anne-Claire Dewez.

Le futur plan doit encore passer plusieurs étapes légales, il ne peut dès lors encore être diffusé, mais en voici certains éléments généraux.

► L’amélioration de l’état des connaissances : pour mieux informer les autorités et les opérateurs sur le type de revêtements de voirie ou de construction susceptibles de mieux absorber la chaleur, les aménagements urbains à privilégier, ou encore les couleurs qui calment l’effet de canicule.

► Le renforcement de mesures spécifiques favorables à la diminution de l’impact de la sécheresse comme la végétalisation et la désimperméabilisation des sols.

► L’utilisation rationnelle de l’eau : comment varier les sources d’eau en fonction des usages. Par exemple ne pas utiliser l’eau potable pour le nettoyage ou l’arrosage. “Ce sont des mesures de bon sens, qui figurent dans le plan actuel mais qui doivent être renforcées, parce qu’elles sont insuffisamment mises en oeuvre. Il faut aider le public à faire les bons choix, et il faut les soutenir, par des primes notamment.” Mais celles-ci sont encore trop peu connues. Il faut développer davantage la sensibilisation et l’information, insiste Anne-Claire Dewez.

► Gestion de crise : ce volet concerne notamment les seuils à partir desquels les autorités prennent des mesures spécifiques. La concertation entre Régions sera renforcée, “car nous sommes interdépendants.” Bruxelles dépend de la Région wallonne pour son approvisionnement en eau. “Le plan sécheresse formalise et documente les connaissances, fixe des balises et améliore ce qui existe déjà.”, résume Anne-Claire Dewez.

Pas de mesures de restriction d’eau nécessaires aujourd’hui

Pour l’instant, l’observation montre que les niveaux des nappes phréatiques n’est pas problématiques. Elles ont été bien rechargées en hiver et assurent un approvisionnement en eau potable suffisant à Bruxelles. Ce qui n’est pas le cas de toutes les communes wallonnes, dont certaines ont été soumises à des restrictions. Plus globalement, le volet “restrictions” du futur plan est considéré avec prudence, analyse Anne-Claire Dewez, car l’annonce de mesures de limitations peuvent provoquer des réactions de peur et de crainte de manque, avec le risque que certains fassent des réserves et créent un effet de pénurie.

S.R.

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