La famille de Sourour Abouda implore que le dossier soit mis à l’instruction

La femme de 46 ans, a été arrêtée le 12 janvier dernier peu avant 6h et placée au complexe cellulaire de la rue Royale. Elle y a été retrouvée morte après plus d’une heure sans surveillance. 

La mère et la sœur de Sourour Abouda, décédée dans une cellule de police en janvier dernier, déplorent le peu d’informations qu’elles reçoivent du parquet de Bruxelles au sujet de l’enquête qu’il mène sur le décès de leur proche dans des circonstances floues. Leurs avocats, Me Selma Benkhelifa et Me Maxime Nardone, ainsi que l’avocat de la Ligue des droits humains Me Alexis Deswaef, affirment ne pas comprendre pourquoi le parquet ne désigne pas un juge d’instruction pour mener l’enquête en toute indépendance, avec les prérogatives larges dont ce magistrat dispose. Selon eux, il est urgent de faire la lumière sur cette affaire qui pose de nombreuses questions, après le décès de deux autres personnes dans les mêmes cellules.

Les causes du décès toujours inconnues

Sourour Abouda, une femme de 46 ans, employée dans le secteur associatif, a été arrêtée le 12 janvier dernier peu avant 6h, rue Américaine à Ixelles. Selon le procès-verbal qui avait été divulgué à la RTBF par le bourgmestre d’Ixelles, un homme a contacté la police parce qu’une femme, qui sera identifiée comme étant Sourour Abouda, tenant des propos incohérents, était entrée dans sa voiture et ne voulait pas en sortir.

La quadragénaire a alors été arrêtée administrativement et conduite au complexe cellulaire du RAC, le centre administratif de la police fédérale, rue Royale à Bruxelles. Elle y a été retrouvée morte après plus d’une heure sans surveillance. Il s’agit du troisième décès survenu dans ces cellules en l’espace de deux ans.

Quatre jours après les faits, le parquet de Bruxelles a déclaré que les premières constatations excluaient l’intervention d’un tiers dans le décès. Mais les causes de la mort restent pour l’heure inconnues et les circonstances dans lesquelles elle est survenue – les policiers présents n’ayant rien remarqué – restent floues également.

“Pas de réponse”

Aujourd’hui, la famille de Sourour et la Ligue des droits humains, qui agit à ses côtés, déplorent ne pas obtenir de réponses aux questions qu’elles ont adressées au parquet concernant l’état d’avancement du dossier. Jusqu’à présent, la mère et la sœur de la défunte n’ont eu accès qu’à une partie des images filmées dans le complexe cellulaire. Les avocats de celles-ci et de la ligue s’interrogent également sur les raisons pour lesquelles le parquet ne met pas ce dossier à l’instruction, vu la gravité des faits et les devoirs d’enquête qui seraient nécessaires d’accomplir. Le parquet mène actuellement une simple information judiciaire.

Belga

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21 avril 2023 - 09h47
Modifié le 21 avril 2023 - 09h47