La crise couve au gouvernement flamand : le CD&V quitte les négociations sur le plan azote

C’est la crise au nord du pays. Le gouvernement flamand n’a pas réussi à trouver d’accord dans le dossier des émissions d’azote, qui crispe principalement les agriculteurs de Flandre. Le CD&V a quitté la table des négociations et s’est même réuni ce dimanche pour réfléchir à son avenir au sein de la majorité.

Selon Jan Jambon (N-VA), ministre-président flamand, deux des trois partis de la majorité (N-VA et Open VLD) étaient d’accord sur la dernière note proposée autour du dossier de la réduction des émissions d’azote. Mais le CD&V a quitté la table des négociations ce dimanche, estimant que cet ultimatum était une tentative de les sortir du gouvernement. Ce que le parti chrétien-démocrate nie, affirmant que ce qui était sur la table ne pouvait être approuvé.

Le CD&V a mené une réunion dimanche soir pour réfléchir à son avenir au sein du gouvernement flamand, indique l’agence Belga. Mais le parti rappelle qu’une solution doit désormais être trouvée par Jan Jambon. Le ministre flamand de l’Agriculture Bert Brouns, du CD&V, ajoute qu’à ses yeux, il n’y aura pas de sortie du gouvernement cette semaine.

Toute sortie du gouvernement flamand ne se décide pas comme ça : il faut en effet une motion de méfiance, votée par le Parlement flamand, avant l’institution d’une nouvelle majorité alternative. Et cela s’annonce compliqué de trouver un nouvel accord avec Groen, Vooruit, PVDA ou même le Vlaams Belang…

Les éleveurs de porcs particulièrement visés

Ce plan azote fait donc grincer des dents depuis plusieurs mois. Mais qu’est-ce qui est prévu dans ce plan ? Dans le cadre des réductions des émissions de gaz à effet de serre à mener dans un avenir proche, la Flandre a lancé un plan azote visant à réduire les émissions d’azote dans l’agriculture, selon les normes européennes en place. Ce secteur agricole est responsable de 60% des émissions d’azote en Flandre.

Voir aussi | Les agriculteurs flamands ont manifesté dans les rues de Bruxelles (vidéo)

Mais pour les agriculteurs flamands, et surtout les éleveurs de porcs particulièrement visés, ces mesures risquent de mettre en péril les exploitations. En raison des coûts que cela représentera en termes de matériels notamment. Mais aussi en raison des limitations du nombre de bêtes d’élevage par exploitation. 41 exploitations d’élevage intensif sont même menacées de fermeture dès 2025 et 120 autres devront cesser progressivement leurs activités, sur base volontaire.

Cela fait plusieurs mois que les négociations se poursuivent au sein du gouvernement et même en dehors, avec notamment des débats houleux entre la ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA), porteuse du projet, et des agriculteurs.

Manifestation

Ce dossier a également des répercussions à Bruxelles, comme on l’a vu vendredi dans le centre de la capitale, avec une manifestation pour réclamer le rejet de ce plan azote. Les manifestants se sont rendus devant le siège du gouvernement flamand, situé à Bruxelles.

D’autres manifestations sont possibles dans les prochaines semaines, ont confirmé les agriculteurs, et ce, si le gouvernement flamand ne change pas son fusil d’épaule.

■ Les explications de Grégory Ienco dans Le 12h30.