Khalil Aouasti : “J’appelle le Parquet de Bruxelles à informer la famille sur les circonstances du décès de Sourour”

Mercredi, la ministre de l’Intérieure, Annelies Verlinden, a été interrogée en commission de la Chambre concernant le décès de Sourour Abouda dans une cellule du centre de détention de la police à Bruxelles le 12 janvier dernier. Khalil Aouasti (PS) voulait en savoir plus sur l’avancée de l’enquête, mais, tout comme la famille, il reste sur sa faim.

La famille de Sourour Abouda n’a pas caché sa déception mercredi après la réponse de la ministre de l’Intérieur. La ministre n’a pas voulu se prononcer sur ces faits tant que le service d’enquête du Comité P, organe de contrôle des services de police, n’a pas bouclé ses investigations. “Je comprends les besoins de clarification mais il ne faut pas intervenir dans une enquête judiciaire sinon on risque de mettre en péril sa sérénité et sa légalité, et les résultats de celle-ci”, a-t-elle expliqué.

“La plus grande transparence doit être faite”, a réclamé le député socialiste.  La famille de la victime était présente à la Chambre, dans la tribune du public. “Nous voyons un rideau de fer se fermer devant nous”, a souligné Soumaya Abouda, la sœur de la victime. “On voudrait juste une ouverture, plus de transparence pour atténuer notre souffrance et notre colère mais nous restons avec des bribes d’informations”, a renchéri son frère, Bayram. “Ces questions augmentent notre frustration au quotidien. Les violences policières sont aussi les violences psychologiques sur les familles. On a assassiné notre sœur, on nous assassine à petit feu”.

Khalil Aouasti demande un éclaircissement. “On met qu’elle tombe puis qu’elle convulse dans sa cellule pendant une heure. Les analyses concernant l’ébriété ne sont pas indiquées dans le PV. Or, il aurait fallu qu’elle soit examinée par un médecin.”

Le député souhaiterait que la famille puisse disposer des éléments pour que la clarté soit faite le plus rapidement possible.

Justice pour Sourour : des centaines de personnes se sont rassemblées

Employée dans le secteur social à Bruxelles, Sourour Abouda avait été arrêtée en état d’ébriété le 12 janvier rue Américaine à Bruxelles. Elle avait alors été enfermée dans unecellule de la police de Bruxelles rue Royale, où elle fut retrouvée sans vie un peu plus tard. Le parquet avait fait état dans un premier temps d’un suicide puis d’un auto-étranglement, une thèse qui est aujourd’hui mise à mal par la vidéo partielle dont la famille a eu connaissance et qui montre notamment la victime prise de convulsions, sans intervention de la police malgré la présence d’une caméra.

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Si la ministre n’a pas voulu communiquer d’éléments de l’enquête, elle a en revanche détaillé une directive policière organisant la prise en charge de personnes en état d’ébriété ou qui souffrent de problèmes de santé et dont l’état nécessite la prise de médicaments et/ou l’intervention d’un médecin.

■ Interview réalisée par Fabrice Grosfilley de Khalil Aouasti (PS), député fédéral, dans Bonjour Bruxelles.

Avec Belga