Jusqu’à six ans, les enfants asymptomatiques, avec un contact à haut risque, également testés

Désormais, les enfants de moins de 6 ans devront se faire tester après un contact à haut risque, à condition qu’ils soient asymptomatiques et que le contact ait eu lieu en dehors de la famille.

Ainsi, “les enfants de moins de six ans asymptomatiques qui ont eu un contact à haut risque en dehors de la famille doivent maintenant également être testés le plus vite possible, et éventuellement le septième jour (afin de pouvoir prendre d’éventuelles mesures pour les cohabitants en cas de résultat positif)“, indique le site Internet de Sciensano, “Après un contact à haut risque au sein de la famille, les enfants de moins de six ans n’ont pas besoin d’être testés, mais un test en fin de quarantaine est possible si les parents souhaitent raccourcir la période de quarantaine. Le médecin fera alors manuellement la prescription du test“.

Qu’est-ce qui change ?

Jusqu’ici, ce testing systématique n’était pas pratiqué. Auparavant, “un patient de moins de six ans qui avait eu un contact à haut risque en dehors de sa famille, donc une personne positive, par exemple sa puéricultrice, n’était pas testé, il était simplement mis en quarantaine“, explique Anne Tilmanne, pédiatre infectiologue à l’Hôpital des Enfants Reine Fabiola (HUDERF), et membre de la task force pédiatrie, “Aujourd’hui, non seulement il est mis en quarantaine, mais en plus il est testé : si le test s’avère positif, les membres de la famille qui vivent avec lui peuvent également prendre des précautions, puisque eux aussi sont alors considérés comme contacts à haut risque“.

L’objectif est ainsi d’éviter une chaîne de contamination, qui démarrerait par exemple de la puéricultrice jusqu’à des contacts à risque dans l’entourage du bambin. “C’est d’empêcher que la famille soit contaminée via l’enfant, alors que jusqu’à maintenant, on considérait que ce risque était tellement faible qu’on ne testait pas l’enfant“, ajoute la pédiatre.

► L’interview complète d’Anne Tilmanne, pédiatre infectiologue

Pourquoi maintenant ? Surtout le risque des variants

Alors, pourquoi changer de stratégie maintenant ? “Ce n’est pas que le risque a changé. C’est qu’on ne sait pas exactement quel est le risque maintenant, et on se dit qu’avec les variants, le risque a peut-être changé. C’est la raison pour laquelle les règles changent : afin de voir s’il y a quelque chose qui change“, explique Anne Tilmanne. Par la suite, “si on se rend compte qu’aucune famille n’a été contaminée par les enfants, on pourra revenir à la situation telle qu’elle était avant“. L’objectif est donc, selon elle, de tester cette situation durant une durée limitée, et d’en tirer des conclusions.

De plus, “il y a une certaine demande, il ne faut pas se le cacher, particulièrement en Flandre, des parents pour essayer de limiter la durée de la quarantaine, à partir du moment où les tests sont négatifs“, ajoute l’infectiologue de l’HUDERF.

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Enfin, une dernière raison est à trouver dans l’organisation des gardes. “Dans certains cas, le fait d’avoir des tests négatifs chez des enfants qui sont contacts à haut risque permet aussi de maintenir des crèches ouvertes. Parce que, jusqu’à présent, on ne faisait pas de test, et les enfants étaient considérés positifs par défaut quand ils étaient contacts à haut risque et légèrement symptomatiques“, explique Anne Tilmanne, pédiatre infectiologue.

Davantage d’explications pour faciliter le testing des enfants

Mais sera-t-il plus difficile, pratiquement, de tester des enfants de cet âge ? En effet, on sait que les tests PCR sont désagréables, voire douloureux, pour les adultes. Et tester un enfant, ce n’est pas tester un adulte

À l’Hôpital des Enfants Reine Fabiola (HUDERF), les enfants de cet âge sont déjà testés, dans des conditions précises (par exemple, dans le cas d’une opération, ou lorsqu’ils sont admis). “On peut réaliser sans trop de problème des tests PCR chez des enfants. Après, cela demande des explications, particulièrement aux parents qui sont souvent assez stressés par rapport à cet examen qui peut être impressionnant“.

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Forte de cette expérience dans son hôpital, la pédiatrie estime donc que “si c’est bien amené, si l’enfant est mis confortablement, si le test est réalisé par quelqu’un qui a l’habitude, cela peut se passer tout à fait bien“.

■ Le point avec Arnaud Bruckner dans Toujours + d’Actu