Jusqu’à sept enfants par encadrant : le personnel de la petite enfance réclame de meilleures conditions de travail
Les grèves dans les crèches bruxelloises continuent. Aujourd’hui, ce sont une trentaine de crèches de la Ville de Bruxelles qui sont restées fermées. Le personnel de la petite enfance est à bout. Ils manifestaient ce matin devant le cabinet de la ministre Bénédicte Linard et lui ont remis un cahier de revendications.
“C’est plus possible de travailler dans des conditions comme ça“, déplore Vanessa, puéricultrice depuis une vingtaine d’année. “On n’a pas de matériel adéquat. Les jouets, c’est à peine si on en reçoit. On doit récupérer les récups des autres crèches qui ferment. On a un bâtiment, c’est à peine si le plafond nous tombe pas sur la tête“, énumère-t-elle.
C’est le manque d’effectif qui est pointé par le secteur. Lorsqu’il y a jusqu’à sept enfants par encadrant.e, il faut multiplier les casquettes. “On en a marre. Comment quelqu’un peut faire le nettoyage, la cuisine, mettre les enfants à la sieste,… je ne suis pas puéricultrice, je suis femme de service. C’est trop“, exclame une manifestante.
Il faudrait donc engager plus de personnel, alors que le métier ne semble plus beaucoup plaire aujourd’hui. “Le métier en secteur public n’attire plus, parce qu’on se rend compte que les salaires ne sont plus aussi attractifs qu’avant. On a certaines choses comme les indexations, mais ce n’est pas encore suffisant“, regrette Sophie Faut, présidente du SLFP Bruxelles. “On ne peut pas octroyer des allocations pour fonction supérieure à tout le monde, mais je pense qu’il y a une réelle revalorisation salariale” ajoute-t-elle.
La Ministre de l’Enfance en Fédération Wallonie Bruxelles, Bénédicte Linard, se dit à l’écoute. Elle assure que des places sont en train d’être créées et plus encore : “Il y a aussi, aujourd’hui, un soutien à amener aux professionnels qui sont en place. On voit qu’il y a une pénurie, donc on y travaille. On a lancé une task force attractivité pénurie, où on a réuni tous les acteurs, syndicats, ONE, mais aussi les Régions pour voir comment soutenir mieux encore“.
Les syndicats, en front commun, on été reçus par le cabinet de la ministre. Ils ont soumis l’ensemble de leurs revendications espérant qu’elles seront prises en compte.
■ Reportage de Maël Arnoldussen, Charles Carpeau et Pierre Delmée