Le secteur de la petite enfance manifeste face au manque de moyens, des réunions prévues avec la ministre
Ce mercredi, le secteur de la petite enfance s’est rassemblé devant le cabinet de la ministre de l’Enfance, Bénédicte Linard (Ecolo) Le personnel des crèches et des lieux d’accueil présente trois principales revendications.
Actuellement, la situation du personnel du secteur de la petite enfance est compliquée : manque de moyens, manque de place d’accueil, manque de personnel. Pour se faire entendre, le secteur s’est réuni devant le cabinet de la ministre avec un document contenant des témoignages et des demandes. Trois points sont mis en avant.
La première revendication concerne les normes d’encadrement. Pour le moment, les puéricultrices ne peuvent faire que les tâches essentielles, dites sanitaires. C’est-à-dire, changer les couches, donner les biberons et organiser les siestes. Le rôle éducatif et social des enfants, ne peut plus être une priorité, c’est ce que regrette de nombreux professionnels du milieu. En effet, il n’y a qu’une puéricultrice pour sept enfants, alors que le budget permet d’engager plus de personnes. Ainsi, le secteur demande qu’en 2025, une puéricultrice et demie puisse s’occuper de 7 enfants.
La deuxième revendication porte sur la réforme ATL, les centres qui accueillent les enfants avant, après l’école et pendant les vacances. Le secteur demande qu’une réunion soit organisée afin de modifier la réforme qui a été proposée, car elle ne prend pas en compte les réalités sur place.
Dernier point, le secteur demande de nouvelles mesures pour améliorer l’attractivité du métier.
Un calendrier de réunions
En marge de la manifestation, une délégation syndicale a rencontré la ministre francophone de l’Enfance, Bénédicte Linard (Ecolo), pour lui soumettre les revendications du secteur. La ministre s’est montrée à l’écoute, tant sur le volet budgétaire que le manque de personnel, a indiqué Nathalie Lionnet, secrétaire fédérale du SETCa. Un groupe de travail sera en outre mis sur pied pour aborder notamment la question de l’attractivité du secteur.
Un calendrier de réunions entre les organisations syndicales et le cabinet de la ministre a également été défini.
La présidente du conseil sectoriel pour Unissa, Sabine Lejeune, craint toutefois que la prise de mesures concrètes se fasse attendre. “Il faut débloquer des enveloppes budgétaires suffisantes pour aller de l’avant et là, on n’a pas eu de réponse à nos questions”, a souligné celle qui dirige aussi huit crèches et un service d’accueil. “On tire la sonnette d’alarme depuis deux ou trois ans. On nous a toujours écoutées mais nous n’avons bénéficié que de petites mesures pour apaiser nos craintes.”
■ Reportage de Thomas Dufrane, Nicolas Scheenaerts et Corinne De Beul.
C.Pa. avec Belga – Photo : BX1