Interdire les trottinettes partagées ? L’opérateur Dott met en garde contre une mesure “contre-productive”

L’interdiction des trottinettes partagées va faire l’objet de discussions au sein d’un groupe de travail réunissant les 19 communes bruxelloises. Pour l’opérateur de trottinettes et de vélos partagés Dott, les autorités se trompent de cible.

Ce jeudi, nous vous annoncions que les bourgmestres bruxellois planchaient sur la possibilité d’une interdiction de trottinettes partagées en Région bruxelloise. Certains avancent comme argument, outre les risques liés à la sécurité routière, le détournement de l’utilisation de tels engins par des malfaiteurs. Selon le procureur du Roi de Bruxelles, qui a interpellé les élus locaux sur la question, ils sont souvent utilisés dans le cadre de fusillades car ils permettent à leurs auteurs de fuir facilement, tout en étant difficilement traçables pour les enquêteurs.

Un argument qui étonne l’opérateur de trottinettes et de vélos Dott, présent à Bruxelles depuis 2019. “Contrairement aux idées reçues, les trottinettes partagées sont identifiables via la plaque d’identification et le QR code, géolocalisables et ont une vitesse limitée. Leur utilisation est strictement encadrée, et l’inscription nécessite l’enregistrement de coordonnées ainsi que l’enregistrement d’une carte bancaire ou d’un moyen de paiement“, réagit-il ce vendredi. 

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Mais pour les bourgmestres, cet enregistrement n’est pas suffisamment protégé aujourd’hui. “Dans tous les devoirs d’enquête menés par notre zone de police, nous devons faire face à la difficulté de remonter vers les auteurs en raison de l’utilisation de prête-noms, d’utilisateurs fantômes ou de craquage de trottinettes“, témoigne le bourgmestre de Saint-Gilles Jean Spinette (PS). De son côté, le bourgmestre d’Etterbeek Vincent De Wolf (MR) demande aux opérateurs l’obligation pour les utilisateurs de s’identifier à l’aide d’une carte d’identité ou d’un passeport afin de pouvoir retrouver les auteurs en cas d’acte criminel.

Si l’opérateur Dott reconnait ne pas pouvoir empêcher tous les mauvais comportements, il assure que des contrôles des données encodées par les utilisateurs sont bien effectués. “Chaque mois, on bannit des utilisateurs lorsqu’il y a suspicion de fraude“, explique une responsable.

Effet contre-productif

De manière plus générale, l’opérateur se dit étonné de la fronde lancée par le procureur du roi de Bruxelles à l’encontre de ces moyens de transports, alors qu’il collabore régulièrement avec la police “en fournissant, sur réquisition officielle de la part des autorités et dans le respect du RGPD, les informations permettant d’identifier et suivre des suspects“.

Je ne pense quand même pas que les trottinettes soient responsables des fusillades à Bruxelles“, pointe une responsable. “Vous imaginez un malfaiteur s’enfuir avec une trottinette bridée à 20 km/h ?” Selon elle, les trottinettes utilisées dans de telles circonstances sont davantage des trottinettes privées. “Les trottinettes et vélos partagés offrent un niveau de traçabilité qu’aucun mode privé ne permet. (…) En interdisant ces véhicules, le report se ferait vers des moyens privés impossibles à tracer. La mesure produirait donc l’effet inverse de l’objectif poursuivi”, estime-t-elle.

Actuellement, les trottinettes privées ne sont effectivement soumises à aucune obligation d’immatriculation. Une telle obligation fait aussi partie des demandes du procureur du Roi de Bruxelles, mais il s’agit d’une compétence de l’échelon fédéral.

En attendant, Dott se dit pleinement engagé pour renforcer sa collaboration avec les forces de l’ordre.

V.d.T. – Photo : BX1

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