Immobilier : le marché bruxellois se stabilise après une période de forte croissance
Le marché immobilier résidentiel bruxellois s’est stabilisé après une période de forte croissance entre 2018 et 2021, ressort-il vendredi du rapport annuel de la commission de l’immobilier de l’Union des géomètres-experts de Bruxelles (Ugeb). Certains indices ont même connu une baisse en 2023, retrouvant leurs niveaux pré-pandémiques.
L’Ugeb a analysé l’évolution des valeurs des maisons unifamiliales, des immeubles de rapport et des appartements en se basant sur une méthode comparative des résultats de ventes d’immeubles étudiés par les membres de la commission.
Seuls les appartements en vente de gré à gré ont continué leur progression, dépassant le cap symbolique des 3.000 euros/m2. Malgré cette hausse, il est peu probable que la capitale atteigne à court et moyen terme les niveaux stratosphériques de Paris, où les prix de l’immobilier avoisine les 10.000 euros/m2, selon le président de la commission de l’immobilier, Eric De Keghel. “La pression immobilière, à Bruxelles, n’est quand même pas celle de Londres ou Paris“, estime-t-il, même si la présence des institutions européennes dans la capitale y maintient les prix à des niveaux élevés.
Les maisons d’habitation en gré à gré ont enregistré la baisse la plus significative, avec une perte de 8% par rapport à 2022. En 2023, pour les appartements, l’indice des ventes de gré à gré est supérieur de 23 % à celui des ventes publiques. Cet écart est nettement supérieur aux années précédentes.
L’importance des certificats PEB
Par ailleurs, l’influence des résultats des certificats PEB sur les valeurs immobilières s’est renforcé, les biens classés F ou G subissant une nette dévalorisation. Malgré la hausse des taux des prêts hypothécaires, la baisse reste contenue par rapport à 2022, et le marché devrait se maintenir si les taux se stabilisent autour de 3%, avance l’Ugeb.
Selon M. De Keghel, les nouvelles réglementations PEB pourraient bien rebattre les cartes du marché immobilier à Bruxelles. Ce dernier devrait se rééquilibrer, pénalisant “les appartements qui ont des mauvais PEB” qui perdront de la valeur en raison des rénovations nécessaires, tandis que “les appartements neufs pourront se vendre plus cher”. En effet, à partir de 2033, les PEB F et G devront disparaître à Bruxelles, puis les PEB D et E pour 2043.
Par ailleurs, de nombreux acheteurs potentiels, notamment les jeunes, se trouvent contraints de se tourner vers les appartements ou de quitter Bruxelles, faute de moyens suffisants pour acquérir une maison, relève encore l’Ugeb.
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