Guerre en Ukraine : la protection temporaire n’est pas automatique pour les ressortissants de pays tiers

C’est ce qu’a indiqué, ce jeudi matin, le Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi.

Parmi les personnes fuyant la guerre en Ukraine, et ayant demandé une attestation auprès des autorités belges, seule une petite proportion (2%, soit 602 personnes) n’a pas la nationalité ukrainienne. Ces personnes ne bénéficient néanmoins pas d’une protection automatique en Belgique, indique ce jeudi matin Sammy Madhi (CD&V), secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration.

D’autres pays européens ont pris la décision contraire, comme l’Allemagne par exemple. “Là, environ 4,5% des réfugiés enregistrés n’ont pas la nationalité ukrainienne“, indique le cabinet Mahdi, “Contrairement à plusieurs pays européens, les étudiants, les travailleurs migrants et les autres étrangers qui ne séjournaient pas en permanence en Ukraine ne bénéficient pas d’un statut de protection temporaire dans notre pays : des règles spécifiques sont en effet appliquées par l’Office des étrangers pour déterminer qui peut bénéficier de la protection automatique“.

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Cela semble tout à fait logique

Pour l’heure, ces ressortissants de pays tiers en séjour non-permanent en Ukraine n’ont pas droit au statut de protection temporaire, ni accès au centre d’enregistrement. “On cherche avec eux une solution pour les aider à retourner dans leur pays d’origine s’ils ont besoin d’aide à cet égard“.

Quant aux ressortissants de pays tiers qui séjournaient de manière permanente en Ukraine, ceux-ci sont pris en charge dans un circuit séparé au Heysel, où l’on détermine “si le ressortissant du pays tiers en question peut retourner en toute sécurité dans son pays d’origine. Ils n’ont, en règle générale, pas non plus automatiquement droit au statut de protection temporaire s’ils peuvent retourner en toute sécurité dans leur pays d’origine“, précise le cabinet du secrétaire d’Etat.

Ceux qui ne peuvent pas retourner en toute sécurité “peuvent bénéficier d’une protection temporaire“, comme par exemple “une famille syrienne qui a été reconnue comme réfugiée en Ukraine ou une femme bélarussienne née en Ukraine qui ne peut pas retourner en toute sécurité au Belarus“, cite un communiqué de Sammy Mahdi.

Toute personne qui se trouve en Ukraine devrait pouvoir fuir le pays. Mais un travailleur migrant américain, un étudiant congolais ou un Tunisien avec un permis de séjour temporaire n’a pas besoin de protection ici et doit donc retourner dans son pays. Cela me semble tout à fait logique”, explique également le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi (CD&V), qui estime que “beaucoup de pays européens vont trop loin, à mon avis” en matière d’accueil de ressortissants de pays tiers.

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ArBr – Photo : Belga (archives)