Grogne des agents de la prison de Saint-Gilles qui tourne au ralenti

Le personnel de la prison de Saint-Gilles qui est en sous-effectif a décidé mercredi matin de limiter les mouvements au sein l’établissement pour travailler en sécurité, a indiqué Laurent Lardinois, secrétaire régional CGSP. Une réunion est prévue avec la direction régionale à 10h.

Les acheminements des prévenus vers le palais de justice sont extrêmement restreints voire nuls. Les préaux et les visites ne sont pas non plus encadrés. Les besoins de base comme la distribution des repas et des médicaments restent cependant assurés. Il ne s’agit pas d’une grève, mais d’une mise en sécurité de l’établissement.

“Il y a un manque de personnel criant et la situation perdure depuis des semaines, ce qui fait que la tension monte dans l’établissement”, rappelle Laurent Lardinois. “On veut que la direction régionale respecte ce qu’elle a signé et ce qu’elle a promis. Tout ce qu’on demande c’est d’avoir des agents pour pouvoir effectuer notre travail. On est face à un mur aujourd’hui, dû au non respect des protocoles par l’administration”.

Pour rappel, les visites des services psychosociaux externes ont été limitées à 5 entrées simultanées dès la fin du mois de juin à la prison de Saint-Gilles faute de personnel face à la surpopulation carcérale. Ces professionnels apportent une aide psychologique, accompagnent les usagers de drogues, jouent les médiateurs de dettes ou encore s’occupent de faire un relais parents-enfants.

Depuis la grève de 2017 et la nécessité de condamner une partie des ailes de la prison de Forest pour rénovation, la prison de Saint-Gilles est devenue exclusivement une maison d’arrêt, qui ne fait donc plus de peines. Les affections de Forest ont ainsi été transférées à Saint-Gilles, de même que les problèmes afférents à cette condition. Les agents de Saint-Gilles sont en sous-effectif et doivent faire face à une surpopulation carcérale (environ 850 détenus pour une capacité de 550). Cette situation entraîne une augmentation du nombre de personnes qui tombent en arrêt maladie, ce qui diminue encore les effectifs.

Laurent Lardinois, secrétaire régional CGSP, a expliqué que seuls 3 agents hors cadre sont arrivés en renfort en septembre sur les quelque 19 promis en juin par l’administration lors de la signature d’un protocole d’accord. Il manque de plus une trentaine d’agents pour compléter le cadre.

Sans invalider ou confirmer ces estimations chiffrées, la porte-parole de l’administration pénitentiaire Kathleen Van De Vijver a assuré que des recrutements sont en cours au niveau du cadre, mais que les procédures prennent du temps.

Belga – Photo: BX1