Grève générale le 9 novembre : le Premier ministre et les syndicats discutent ce mercredi
Après les entreprises, place aux syndicats. Les représentants des travailleurs sont attendus à 14h au cabinet du Premier ministre pour discuter de mesures à prendre face à la hausse des prix de l’énergie. Mais les syndicats mettent déjà la pression sur le fédéral en annonçant une grève générale le 9 novembre.
C’est la CSC qui a lancé les hostilités, ce mardi, par la voix de son président Marc Leemans. Ce dernier a annoncé sur Twitter la tenue d’une grève générale en front commun le 9 novembre « s’il n’y a pas de solution pour le pouvoir d’achat ». Thierry Bodson, président de la FGTB, avait déjà révélé en juin la possibilité d’une grève à la Toussaint. Il confirme finalement dans L’Écho qu’une grève générale se tiendra bien le 9 novembre.
Les syndicats, en front commun (la CGSLB rejoint les revendications de la CSC et de la FGTB), réclament des mesures autour de l’inflation actuelle des prix de l’énergie et des biens de consommation. Cela, c’est pour l’urgence. Ils demandent également un assouplissement de la loi de 96 autour des salaires et souhaitent une renégociation de la répartition de l’enveloppe bien-être, une enveloppe de 900 millions d’euros destinée à revaloriser les allocations et les pensions. Une répartition qui avait été refusée par les organisations patronales avant l’été.
Une manifestation en front commun est déjà prévue à Bruxelles le 21 septembre pour mettre la pression autour de ces diverses revendications, annoncent également les syndicats, qui indiquent que des solutions autour de la crise énergétique actuelle restent une priorité.
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Taxation des surprofits, plafonnement des prix…
À ce sujet, une réunion est prévue ce mercredi dès 14h00 avec le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD). Les syndicats souhaitent mener des discussions plus poussées sur le chômage économique, sur un moratoire sur les factures d’énergie et un report des cotisations ONSS. Soit des mesures déjà proposées ce lundi par les représentants des entreprises.
Mais ce n’est pas tout : les syndicats poussent également pour une taxation des surprofits des entreprises énergétiques et demandent un plafonnement des prix de l’électricité et du gaz, ainsi qu’un tarif social élargi à la classe moyenne. Bref, beaucoup de demandes déjà évoquées ces dernières semaines pour faire face à la hausse galopante des prix de l’énergie. Il reste désormais aux politiques à négocier et décider.
L’élargissement du tarif social sur la table
Du côté du gouvernement fédéral, un conseil des ministres restreint s’est tenu ce mardi soir pour évaluer de nouvelles mesures. Un élargissement du tarif social à plus de catégories de revenus est notamment sur la table. Mais il reste à savoir quelles catégories, car la “classe moyenne”, cela reste large. Et surtout, le fédéral veut rester dans les clous de son budget, sans trop dépenser. Comment faire ? Le gouvernement souhaite profiter d’une nouvelle taxe sur les surprofits du secteur de l’énergie pour financer cette nouvelle aide.
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Pour les entreprises, un tarif social pour les PME est envisagé plutôt qu’un moratoire sur les prix de l’énergie. Rien n’a toutefois été encore confirmé à ce sujet.
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Enfin, concernant un plafonnement des prix de l’électricité et du gaz, la réunion européenne de vendredi s’annonce déterminante. Les autorités belges comptent en effet pousser ces propositions pour un accord global avec les 27 de l’Union Européenne. Bonne nouvelle pour la Belgique : la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a confirmé lors d’une conférence de presse ce mercredi midi qu’elle souhaitait également un plafonnement des prix du gaz russe.
Grégory Ienco – Photo : archive Belga/Thierry Roge