Grève chez Brussels Airlines : “Le personnel est épuisé par une charge de travail toujours plus lourde”

La grève des pilotes et du personnel de cabine de Brussels Airlines se déroule comme prévu ce matin. Si 315 vols au cours des trois prochains jours ont dû être annulés, tous ceux prévus jeudi ont pu décoller, a indiqué la porte-parole de Brussels Airlines, Maaike Andries.

Une dizaine de syndicalistes de la CSC et de la CGSLB étaient présents dans le hall des départs de l’aéroport de Zaventem pour distribuer des tracts aux voyageurs. L’opération se déroulait dans le calme. “Nous espérons que les actions se poursuivront dans la sérénité“, a commenté Maaike Andries. “Nous avons pu joindre presque tous les passagers, qui sont bien informés. La situation n’est donc pas chaotique à l’aéroport.”

Jeudi, vendredi et samedi, une centaine de vols quotidiens ne seront donc pas desservis par la compagnie belge, qui appartient au groupe allemand Lufthansa. Près de 40.000 personnes sont concernées par ces annulations.

Charge de travail trop élevée

Le conflit social gronde depuis plusieurs mois au sein de Brussels Airlines. Un premier mouvement avait été mené en décembre, avec une grève de 24 heures, visant à dénoncer une charge de travail trop élevée pour le personnel. La reprise du tourisme coïncidant avec l’assouplissement des mesures anti-Covid a accentué cette charge de travail, alors que nombre de travailleurs et travailleuses des compagnies aériennes et aéroports ont changé d’emploi au plus fort de la crise sanitaire. Avec pour conséquence un personnel épuisé qui exige à présent que sa charge soit allégée.

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Pertes

La grève, qui correspond au début de l’été et intervient donc à une période importante pour le secteur aéronautique, entraînera des pertes pour la compagnie belge, qui ne pourront être estimées que dans les prochains jours. L’entreprise a toutefois déjà évalué que le mouvement aurait un impact “très important” sur ses résultats. “Une grève de trois jours exige certainement un lourd tribut, d’autant plus qu’elle intervient au début de l’été et alors que nous essayons d’engranger des bénéfices après deux années plombées par le coronavirus“, a regretté la porte-parole de Brussels Airlines.

De son côté, le front commun syndical dénonce des temps de repos trop courts pour les pilotes et le personnel de cabine. “Le personnel commence un nouveau shift épuisé par le précédent, alors qu’il est particulièrement important qu’il soit bien reposé“, a souligné Paul Buekenhout, secrétaire au syndicat chrétien ACV Puls/CNE. Aucun calendrier de négociations entre direction et syndicat n’a pour le moment été arrêté.

Avec Belga 

Un reportage de Camille Tang Quynh, Loïc Bourlard et Stéphanie Mira