Gouvernement fédéral : la LDH dénonce un recul alarmant des droits fondamentaux, notamment en droit des étrangers
La Ligue des droits humains (LDH) rappelle aux membres du nouveau gouvernement, qui prêteront serment lundi matin, “que l’Etat de droit les oblige au respect des droits humains“.
Après analyse de l’accord de gouvernement bouclé vendredi par la coalition Arizona, la Ligue dénonce un “recul alarmant de droits fondamentaux” ainsi qu’un “tournant sécuritaire inquiétant“. “Austérité budgétaire, tournant sécuritaire et droits fondamentaux des plus vulnérables piétinés“, voilà comment la LDH résume l’accord.
Droit des étrangers
Parmi ses principales préoccupations, la Ligue relève le droit des étrangers et craint que la Belgique ne respecte plus ses engagements via la Convention de Genève. “Alors que la Belgique a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme et par ses tribunaux des milliers de fois pour la violation de ses obligations internationales en matière d’accueil des demandeurs d’asile, la nouvelle majorité fédérale entend réduire sa capacité d’accueil. Les places en centres fermés vont par contre doubler“, note la LDH. “L’intégration de l’Office des étrangers au sein de la police ainsi que l’intensification de la politique de retour, qui inclut le retour des visites domiciliaires, participent à la criminalisation des personnes étrangères, en ce compris celles qui sont demandeuses de protection internationale“, estime la LDH.
Limitation des allocations de chômage
Elle dénonce également un recul des droits sociaux, notamment avec la limitation dans le temps des allocations de chômage mais aussi la réforme annoncée des pensions. Cette dernière touchera particulièrement les femmes, qui travaillent plus à temps partiel, “avec moins de carrière complète en raison de la persistance d’une répartition inégale des charges domestiques et familiales entre hommes et femmes”, selon la LDH. Elle craint aussi un tournant sécuritaire, pointant l’augmentation annoncée des prérogatives répressives de la police ainsi que “la volonté de l’Arizona de déployer la technologie de reconnaissance faciale”