Formation bruxelloise : face au blocage, le PS appelle à avancer malgré l’Open Vld

La Région bruxelloise reste sans gouvernement plus de quinze mois après les élections. La note proposée début septembre par le facilitateur Yvan Verougstraete, qui réunissait sept partis autour d’une coalition majoritaire, a été rejetée par l’Open Vld. Ce refus bloque la formation d’un exécutif alors que l’adoption du budget 2026 doit intervenir avant la fin octobre.

Au terme de deux tours de consultations, le facilitateur Yvan Verougstraete (Les Engagés) a proposé le 2 septembre une coalition à sept, sans la N-VA, avec notamment une redistribution inédite des postes de secrétaire d’État : un sacrifice demandé au MR et au PS, au profit du CD&V et d’une personnalité issue de la société civile. La formule avait l’avantage numérique de proposer une majorité parlementaire et une majorité dans les deux groupes linguistiques, tout en fixant un cap budgétaire de retour à l’équilibre d’ici 2032.

Mais l’Open Vld a aussitôt claqué la porte. Frédéric De Gucht, son négociateur bruxellois, a jugé inacceptable une majorité sans la N-VA, et affirme que les mesures proposées ne seront possibles qu’avec l’aide du gouvernement fédéral. “On se demande ce qu’il s’est passé de ce fond, c’est un mystère. Les résultats présentés lundi matin, et la proposition de coalition dont Magritte serait jaloux et qui ferait pâlir Kafka est regrettable”, poursuit-il. Il répète qu’une majorité néerlandophone existe depuis novembre (Groen, N-VA et Open Vld).

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Son refus a suscité de nombreuses critiques : Vooruit, le CD&V, mais aussi le PS et Les Engagés dénoncent un blocage “à l’encontre de l’intérêt général”. Yvan Verougstraete à quant à lui regretté une “occasion manquée” et rappelé que six partis sur sept s’étaient déclarés prêts à avancer. “C’est une décision qui va à l’encontre de l’intérêt général, de l’intérêt des Bruxelloises et des Bruxellois.”

“La Région est prise en otage par l’égo d’un homme”

Face à ce constat d’échec, le climat s’est tendu. Marti Casier, vice-président du PS bruxellois a parlé d’“une impasse réelle” imputable au véto de l’Open Vld, tout en rappelant que les six partis favorables à la note du facilitateur étaient majoritaires et pouvaient déjà avancer sur le budget. “Si on a une majorité, ça veut dire qu’on sait parler de budget.”

Même son de cloche pour Fabian Maingain, député indépendant et ex membre du parti DéFI qui a dénoncé une région “prise en otage par l’égo d’un homme” et plaidé pour que le Parlement reprenne la main afin d’adopter un budget, même en l’absence de gouvernement.Nous avons élu un parlement, pas un gouvernement. Il est temps de redonner la main aux parlementaires pour qu’ils puissent travailler sur la mise en place d’un budget”.

Frédéric De Gucht, nouveau facilitateur?

Dans ce contexte, Frédéric De Gucht a essayé de relancer les discussions en proposant des rencontres bilatérales avec les différents partis. Mais le PS a rejeté cette initiative. “Il ne saurait être question de recommencer à zéro le travail conséquent réalisé par le facilitateur”, a rétorqué Ahmed Laaouej, président du PS bruxellois, appelant les libéraux flamands à revenir à la table à sept pour discuter du fond et avancer vers l’adoption d’un budget 2026 avant la fin octobre.

► Revoir l’interview | Frédéric De Gucht (Open Vld) voudrait “faciliter”: pour le PS, c’est non

Pour les socialistes, l’attitude de l’Open Vld relève surtout d’un calcul interne, Frédéric De Gucht ayant entre-temps officialisé sa candidature à la présidence nationale de son parti. “Le temps n’est pas à des manœuvres qui de surcroît s’inscrivent dans des considérations extra-bruxelloises”, rajoute le président des socialistes. 

Benjamin Dalle, député bruxellois du CD&V a lui aussi critiqué la logique des bilatérales, qualifiant cette démarche de “Kafka”. Il estime que la note de Yvan Verougstraete fournit déjà une base solide et que la priorité est d’éviter que Bruxelles reste gérée sous les régime des douzièmes provisoires. Il n’exclut pas non plus l’option de continuer à six partis, si l’Open Vld s’enfonce dans son refus. Le député souligne cependant que la seule voie viable reste une coalition à sept.

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À ce jour, la Région bruxelloise reste donc sans exécutif de plein exercice, alors que l’urgence budgétaire s’impose : sans accord rapide, Bruxelles risque de ne pas pouvoir voter un budget pour 2026.

E.D

■ Reportage de Jamila Saïdi M’Rabet, Néo Fasquel et Paul Bourrières

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