“Faire un reset”, “mauvais sketch”, “nous courons à la catastrophe” : les partis réagissent au “pas de côté” de David Leisterh

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David Leisterh (MR) a annoncé vendredi en fin d’après-midi qu’il faisait un pas de côté en tant que formateur du gouvernement bruxellois.

Les différents partis politiques ont réagi à l’annonce du “pas de côté” de David Leisterh.

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■ Reportage de Bryan Mommart, Karim Fahim et Paul Bourrières

Pas de suite pour le PS

Le PS bruxellois a pris acte vendredi soir de la “démission de David Leisterh comme formateur du gouvernement bruxellois“. Dans un communiqué adressé à l’agence Belga, il a indiqué que seule une initiative de partis bénéficiant de la confiance de tous était de nature à apporter une réponse à la crise politique à Bruxelles, ce qui n’est selon lui pas son cas.

Annonçant son pas de côté, le formateur bruxellois David Leisterh (MR) avait auparavant jugé “indispensable que le deuxième parti au parlement bruxellois, à savoir le PS, auteur d’une exclusive à l’égard du parti du Premier ministre (ndlr: la N-VA), prenne ses responsabilités“.

Des contacts bilatéraux pris ces derniers jours, et constatant la polarisation extrême mise en scène à son encontre, le PS Bruxellois est arrivé à la conclusion que seule une initiative menée par des partis qui recueillent la confiance de tous est de nature à apporter une réponse à la crise actuelle“.

Dans ce cadre, le PS Bruxellois contribuera dans un esprit sérieux et constructif à toute initiative prise dans le but de parvenir rapidement à la constitution d’un gouvernement régional s’appuyant sur une majorité parlementaire stable“, a insisté la formation sortie deuxième du scrutin régional de juin dernier.

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Jamal Ikazban, chef de groupe PS au Parlement Francophone Bruxellois, souhaite quant à lui “beaucoup de succès, un travail respectueux et constructif à Christophe De Beukelaer et à Elke Van den Brandt dans leur mission“.

Cieltje Van Achter (N-VA) attendait que Laaouej prenne ses responsabilités

La ministre flamande en charge de Bruxelles, Cieltje Van Achter, par ailleurs cheffe de file N-VA des négociations à Bruxelles, a jugé “particulièrement regrettable” que le formateur David Leisterh (MR) n’ait pas réussi à former un gouvernement bruxellois, “malgré ses efforts poussés au maximum“.

Avant l’annonce de la mission d’information de Christophe De Beukelaer et Elke Van den Brandt, elle a dit “espérer qu’Ahmed Laaouej reprendra le flambeau et aura la décence de s’asseoir à la table des négociations avec la majorité flamande“.

Mme Van Achter a dénoncé le fait que les partis qui détiennent la clé, comme le PS, continuent à opposer leur veto à l’égard de la N-VA, les bras croisés sur la base d’arguments “complètement farfelus“.

Nous courons à la catastrophe à Bruxelles, mais le sentiment d’urgence fait toujours défaut, alors que tout le monde – une banque publique, des entrepreneurs en passant par tous les Bruxellois – tire la sonnette d’alarme” face aux défis énormes de Bruxelles, a déploré la mandataire N-VA.

“Quel mauvais sketch”

Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, s’est exprimé sur le réseau social X : “Quel mauvais sketch… Donc le PS bruxellois bloque la formation du gouverment bruxellois après avoir conduit la région à la faillite et refuse de prendre ses responsabilités dans la foulée… Bloqueur et puis fuyard Ahmed Laaouej.”

Et comme magie, deux médiateurs sortent du bois moins de dix minutes plus tard ! On ne se moquerait pas un peu des gens ? Le niveau de la politique bruxelloise est si bas qu’il pourrait décapiter une taupe.”

“Nous déplorons, mais comprenons”

Le négociateur bruxellois de l’Open VLD, Frédéric De Gucht, a regretté vendredi soir de devoir constater l’échec de la formation d’une coalition du côté francophone, a-t-il déclaré en réaction à la décision de David Leisterh (MR) de renoncer à son rôle de formateur bruxellois. “David Leisterh a essayé pendant des mois de former une coalition et nous déplorons, mais comprenons, qu’il arrête sa mission de formation en ce moment“, a déclaré M. De Gucht. Pour lui, comme pour David Leisterh, c’est effectivement à Ahmed Laaouej “de montrer qu’il peut faire mieux“.

Alexia Bertrand se demande sur X, quant à elle, si quelqu’un “est prêt à faire l’effort requis pour que notre région capitale ait la gestion qu’elle mérite ? Pour qu’elle réponde aux besoins des Bruxellois et soit porteuse d’avenir. Je préfère que ce soit des Bruxellois qui impriment cette vision et fassent les choix difficiles mais nécessaires pour notre capitale“.

Avoir un “esprit ouvert”

Vooruit soutiendra toutes les initiatives possibles pour sortir de l’impasse et adopter une attitude constructive, a affirmé vendredi soir la cheffe de file bruxelloise des socialistes néerlandophones, Ans Persoons, après l’annonce du pas de côté du formateur bruxellois francophone David Leisterh (MR).

Celle-ci a également tenu à remercier Christophe De Beukelaer et Elke Van den Brandt pour avoir repris le flambeau en tant qu’informateurs.

Vooruit adoptera une attitude constructive et mettra tout en œuvre pour que leur mission soit couronnée de succès. Pas de temps à perdre: les Bruxellois méritent un gouvernement. Puisque tout est bloqué, il nous semble logique de faire un reset“, a dit Mme Persoons à ce propos.

Celle-ci souhaite que, tout en renonçant aux vetos, les partis s’assoient à la table avec un esprit ouvert pour parler du fond.

Si ces discussions peuvent être menées dans la discrétion et le respect, je suis convaincue que nous pourrons bientôt former un gouvernement…Les besoins sont importants. Les Bruxellois méritent une capitale sûre et une approche décisive pour rétablir la santé financière de la Région“, a-t-elle ajouté.

Il est particulièrement douloureux qu’après huit mois de négociations, nous n’avons pas réussi à former un gouvernement bruxellois, alors que les défis à relever à Bruxelles sont énormes“, a encore commenté la cheffe de file Vooruit, remerciant David Leisterh d’avoir tenté de trouver une issue.

Nous appelons tout le monde à se mettre autour de la table des négociations avec un esprit ouvert“, a-t-elle enfin déclaré.

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Désigner des médiateurs

DéFI en a appelé vendredi soir à la désignation d’un duo de médiateurs pour sortir la Région bruxelloise de l’ornière politique dans laquelle elle est enlisée depuis les élections de juin dernier.

Disant prendre acte de la démission du formateur bruxellois David Leisterh (MR), la formation amarante préconise l’installation “d’un duo de médiateurs, francophone et néerlandophone, qui ont démontré leur sens des responsabilités et leur travail dans l’intérêt des Bruxellois, en tant que fondateurs de la Région ou anciens ministres“.

Ceux-ci “devront notamment rappeler que si les Francophones doivent être flexibles, les Néerlandophones doivent l’être également“.

Dans tous les cas, DéFI soutiendra, de l’intérieur comme de l’extérieur, tout gouvernement de plein exercice agissant pour les Bruxellois, en veillant au minimum à concrétiser une trajectoire budgétaire viable, indispensable pour mener des réformes structurelles en matière de logement, d’emploi ou de mobilité; renforcer l’autonomie de la Région et des communes face aux attaques en règles prévues par le nouveau gouvernement fédéral (fusion forcée des zones de police, réduction du financement Beliris, réduction des places d’accueil pour demandeurs d’asile, non-renforcement de la police judiciaire fédérale à Bruxelles…); et réviser le système électoral bruxellois. Ce système fait qu’aujourd’hui, ce sont les néerlandophones, minoritaires, qui imposent leur choix: aujourd’hui, la N-VA, demain, la liste Ahidar“, a commenté la présidente de DéFI, Sophie Rohonyi, dans un communiqué.

 

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Nouvelle opportunité

Pour Benjamin Dalle (CD&V), le pas de côté du formateur bruxellois David Leisterh (MR) et la nouvelle mission d’information de Christophe De Beukelaer (Les Engagés) et d’Elke Van den Brandt (Groen) constituent “une nouvelle opportunité de mener des discussions constructives“. “C’est une nouvelle chance aussi d’abandonner les vétos et les exclusives“, a-t-il souligné vendredi soir auprès de l’agence Belga. Le CD&V a du respect pour le travail fourni par David Leisterh et apprécie les efforts que le libéral francophone a livrés pour former un gouvernement bruxellois, a salué le chrétien-démocrate flamand. Celui-ci voit toutefois aussi d’un bon œil la nouvelle initiative portée par l’écologiste Elke Van den Brandt et le centriste Christophe De Beukelaer. “Il n’y a pas de temps à perdre“, a poursuivi Benjamin Dalle. “Bruxelles a besoin d’un gouvernement stable et résolu pour affronter les défis en matière de sécurité, de propreté et de budget.”

“Une méthode qui divise”

Le parti écologiste francophone a toujours refusé de monter dans la majorité vu ses résultats. Marie Lecocq, co-présidente, a publié sur Blueskey “Bref, ce sont les Jeunes MR qui en parlent le mieux“.

Le co-président d’Ecolo Bruxelles, Kalvin Soiresse Njall, estime que David Leisterh “a des qualités humaines et politiques indéniables. Mais sa méthode et celle de son président faite d’ukases, de chantage et de violence verbale l’ont amené au bord du précipice. Une méthode qui divise plus qu’elle ne construit“.

“Une coalition progressiste”

Pour Fouad Ahidar, “neuf mois d’attente pour ce résultat… c’est le constat amer que tire la Team Fouad Ahidar“. Il appelle les partis à “envisager d’autres options“. “Et pourquoi pas une coalition progressiste ?“.

avec Belga – Photos : Belga

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22 février 2025 - 12h17
Modifié le 23 février 2025 - 11h21
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