Expositions et animations dans Bruxelles pour les 50 ans de la disparition de René Magritte

Le 15 août 1967, il y a cinquante ans donc, disparaissait René Magritte, l’une des figures de proue du surréalisme et de la scène artistique belge. Pour marquer cet anniversaire, plusieurs expositions et de nombreuses animations seront organisées. C’est ainsi, par exemple, que les visiteurs de l’Atomium, un autre “emblème de la Belgique, seront invités à se plonger, à partir du 21 septembre, dans l’univers du surréalisme.

Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique proposent, du 13 octobre au 18 février, une exposition intitulée “Magritte est vivant” et qui met en lumière l’influence exercée par Magritte sur l’art contemporain. Le Musée Magritte, pour sa part, proposera, du 1er septembre au 30 janvier prochains, une exposition thématique sur le regard posé par le peintre et critique d’art Marcel Lecomte sur son ami René Magritte. C’est en effet lui qui fit connaître à Magritte le travail de Giorgio de Chirico qui influencera sensiblement son oeuvre.

Des animations seront également organisées dans les taverne et bistrot régulièrement fréquentés à Bruxelles par René Magritte et les siens comme “Le Greenwich” où il jouait aux échecs avec ses amis surréalistse ou encore “La fleur au papier doré”, véritable “repère” des surréalistes. Des animations auront également lieu à la résidence que Magritte occupa à Jette, une commune où il résida de 1930 à 1956, où il réalisera une bonne partie de ses chefs-d’oeuvre et où il réunissait ses amis et qui recueille désormais ses meubles d’origine.

À Knokke, les vacanciers seront invités à fréquenter durant l’été sur la plage un immense chapeau-boule qui renferme la carrière de Magritte. Il sera aussi possible de visiter l’incontournable casino qui s’enorgueillit de disposer d’une fresque réalisée par Magritte, “Le domaine enchanté”. D’autre part le centre culturel de Knokke consacrera, à la fin de l’année, une exposition mettant en exergue les relations de Magritte avec la mer.

D’autre part, les taphophiles, les amoureux des cimetières, sont invités à visiter le cimetière de Schaerbeek où sont inhumés, entre autres, le couple Magritte, le couple Scutenaire et Marcel Mariën, d’autres géants belges du surréalisme.D’autres initiatives locales et régionales ont été prévues avec la création d’une bière, “Magritte”, des promenades guidées et nocturnes et des conférences.

René Magritte, né à Lessines en 1898 et qui résida également à Charleroi, Perreux-sur-Marne, Jette et Schaerbeek, nourrissait une passion à peine modérée pour les films de Fantomâs ainsi que les auteurs de romans policiers comme Edgar Allan Poe, Maurice Leblanc ou encore Gaston Leroux. Pour ce qui est de la peinture, il sera, entre autres, influencé par l’impressionnisme, notamment lorsqu’il suit les cours de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1916-1920). Il fera, par la suite, la découverte du futurisme, un mouvement né en Italie au début du siècle dernier, qui rejetait la tradition esthétique au profit de la modernité.

Marié en 1922 à Georgette, qu’il a connue lorsque cette dernière avait 13 ans, Magritte assurera aussi son existence par le biais de “travaux” qu’il qualifia d’“imbéciles”, à savoir des affiches (notamment pour les salles de cinéma) et dessins publicitaires. Puis, il découvre un tableau de Giorgio De Chirico. C’est une véritable révélation. En effet, le maître de l’art métaphysique lui fait comprendre que la question n’est pas de savoir comment peindre mais bien ce qu’il faut peindre. L’“idée” devient donc pour Magritte le nerf de la guerre artistique bien plus que l’esthétique pure. Un groupe surréaliste va se créer à Bruxelles et il en sera.

D’abord mal perçu dans la capitale belge, Magritte va partir pour Paris où il passera trois années très productives. Mais en août 1930, il rentrera à Bruxelles où il commencera à exposer régulièrement, mais aussi à New York (1936) et à Londres (1938). Selon des estimations récentes, René Magritte a réalisé entre 1.000 et 1.500 peintures. (Belga)

Reportage: Marie Berckvens et Thierry Dubocquet