Edgar Szoc, nouveau président de la Ligue des droits humains : “La pandémie a permis de sensibiliser les citoyens”

Chroniqueur sur la RTBF, prof invité en économie et politiques publiques à la Haute école Bruxelles-Brabant, Edgar Szoc vient d’être élu président de la Ligue des droits humains et succède donc à l’avocate pénaliste Olivia Venet. Il était l’invité du 12h30.

Ce mercredi, la Ligue des droits humains a communiqué au sujet de la décision de Région bruxelloise de suspendre le règlement la Ville de Bruxelles qui interdisait le fait de mendier avec un enfant de moins de 16 ans sur le territoire de la commune. La Ligue des droits humains avait introduit un recours à la Région. Son nouveau président Edgar Szoc a tenu à “saluer le ministre Clerfayt qui a suspendu ce règlement, alors que son parti (Défi) fait partie de la majorité de la commune. C’était étonnant”.

Il explique que “lorsqu’on a demandé la suspension au ministre on n’y croyait pas trop. On prévoyait plutôt des actions juridictionnelles devant le Conseil d’Etat.” Et précise “qu’en matière de mendicité, il y a une jurisprudence constante du Conseil d’Etat. Tous les recours qu’on a fait en suspension ou annulation, on les a gagnés. Donc on savait qu’on aurait gagné. Mais si on peut s’éviter les frais de justice, c’est très bien”.

Pourquoi avoir réclamer la suspension de ce règlement ? “Les deux motifs indiqués par le ministre Clerfayt sont les mêmes que les nôtres”, explique-t-il,  “les motifs invoqués pour justifier ce règlement étaient les “troubles à l’ordre public”, or il n’y en a pas. Et la protection de la jeunesse, or ce n’est pas une compétence des communes mais de la FWB.” Contre la mendicité des enfants, ajoute-t-il, “il y a des tas de mesures à prendre. Mais imposer des amendes à des mendiants, la logique est un peu absurde”.

Nos libertés impactées par la pandémie ?

Autre sujet : nos libertés post-Covid. Ont-elles été fragilisées depuis la pandémie ? Edgar Szoc se montre en réalité optimiste. Avec la pandémie “beaucoup de citoyens qui n’étaient pas sensibles (à l’importance des libertés) le sont devenus. On s’est rendu compte que des mesures très restrictives des libertés pouvaient être prises parfois pas très juridiquement cadrées”, explique-t-il. En définitive, dit-il, “la pandémie a permis de sensibiliser énormément de citoyens. Je ne dirais pas que les libertés sont plus ou moins menacées qu’avant. Mais en tout cas la sensibilité citoyenne à la restriction des libertés et à l’état de droit a augmenté. Et c’est plutôt un bon signe.” 

Une interview de Vanessa Lhuillier