David Leisterh : “Je m’étonne quand même du sens de l’État que certains ont”
Le Mouvement Réformateur, qui avait remporté le scrutin en juin dernier, organise une réunion avec les partis qui ont accepté cette invitation.
Peu avant le début de cette assemblée, David Leisterh a exprimé sa lassitude face à la paralysie politique à Bruxelles depuis un an.
“J’ai déposé un texte chiffré, sourcé, qui je crois est reconnu comme solide, comme sérieux, un an après les élections, pour parler du projet pour Bruxelles, et arrêter de discuter des conditions, des obstacles des uns et des autres, et enfin sortir de l’impasse”, affirme-t-il.
Leisterh regrette une attitude qu’il qualifie d’irresponsable au regard des enjeux institutionnels et financiers. “Je m’étonne quand même du sens de l’État que certains ont par rapport à Bruxelles.
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Selon lui, si certains partis ont accepté de discuter, d’autres continuent de refuser toute rencontre simplement en raison de la présence d’un interlocuteur ou d’un autre. Face à cette impasse, le MR évoque désormais ouvertement la possibilité d’un gouvernement sans majorité francophone
Mais l’urgence, selon Leisterh, dépasse le jeu politique. Bruxelles est sous la surveillance des agences de notation. “Il faut un gouvernement rapidement, envoyer aussi un signal à Standard & Poor’s qui va évaluer la note de Bruxelles là, maintenant, dans les jours qui viennent. Et ici, Standard & Poor’s, lira peut-être qu’on se réunit avec des communistes pour redresser les finances. Je pense que ça ne va pas aider les finances bruxelloises, ni le portefeuille des Bruxelloises et des Bruxellois.”
Le constat est amer : “On pourrait acter le fait qu’il n’y a pas de majorité côté francophone. Moi, je pense qu’on acte cela depuis maintenant un certain temps. Il a fallu six mois aux Flamands pour en avoir une. Quand ils l’ont eue, le Parti socialiste est parti, parce que la N‑VA ne plaisait pas.”
Et de pointer le cercle vicieux des objections partisanes : “Quand vous réunissez toute la somme des objections, des vétos, des conditions des uns et des autres, ça devient très très compliqué.”
Enfin, interrogé sur l’absence du Parti socialiste dans le processus, il déplore un refus de dialogue : “Ils n’ont même pas daigné lire le texte, ni répondre.”
Et de conclure, non sans une note d’espoir : “Il faut en tout cas en prendre acte aujourd’hui. Maintenant, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain.”