Colonisation du Congo: Charles Michel s’excuse auprès des métis arrachés à leurs mères

Le Premier ministre Charles Michel (MR) a formulé ce jeudi des excuses au sujet de la ségrégation dont ont été victimes les enfants métis arrachés à leurs mères noires à la fin de la colonisation du Congo. 

L’excuse porte sur les enfants nés dans les années ’40 et ’50 au Congo, Rwanda ou Burundi, issus d’une relation entre un colon belge et une femme autochtone. “C’est à l’unanimité que la Chambre adopte une résolution et reconnaît la ségrégation ciblée dont a fait l’objet les métis durant la colonisation belge jusqu’en 1962  et après la colonisation ainsi que la politique d’enlèvements forcés. L’Eglise catholique de Belgique fait également ses excuses aux victimes pour le rôle qu’elle a joué”, a-t-il exprimé ce jeudi.

De plus, un accord de coopération entre le SPF Affaires étrangères et les Archives générales du Royaume a été conclu. Deux objectifs en découlent: la consultation autorisée et la remise de données aux personnes intéressées, ainsi que la promotion d’études scientifiques réparties sur 4 ans avec un financement public.

Des familles séparées

En 1959, à la veille de l’indépendance du Congo, l’État belge a organisé l’envoi d’un grand nombre de ces enfants en Belgique où ils ont été mis sous tutelle, placés dans des homes ou encore adoptés par des familles belges.

Les couples mixtes étaient interdits, faisant l’objet de stigmatisations sociétales voire des sanctions. Les enfants métis étaient vus comme une problématique, comme des éléments dangereux voire une menace pour le régime colonial.  Les autorités coloniales et l’Etat belges ont pris des mesures pour éviter toutes violences raciales. Ces enfants ont été enlevés à leurs mères africaines et souvent éduqués par des religieuses dans des orphelinats“, a expliqué Charles Michel à la Chambre. De plus, “l’Etat belge a organisé l’éloignement de centaines de ces enfants vers la Belgique. Souvent sans l’autorisation des mères africaines.” 

Les excuses du Premier ministre sont uniques. Récemment, des experts de l’ONU ont demandé que le gouvernement présente de telles excuses pour les atrocités commises au Congo, mais le Premier ministre Charles Michel n’a pas répondu.

Le sujet avait notamment été discuté au Parlement francophone bruxellois, en marge des débats autour de la colonisation et de la restitutions de biens venus du Congo.

Avec Belga – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck