Bloquer l’indexation des loyers à Bruxelles ? Une proposition qui ne fait pas l’unanimité
Les loyers connaissent une inflation moyenne de 3 pourcent.
Conséquence de la forte inflation actuelle : l’importante progression de l’indice santé, base sur de laquelle les loyers sont indexés chaque année. La secrétaire d’Etat bruxelloise au logement, Nawal Ben Hamou (PS), revient avec l’idée d’un blocage de l’indexation des loyers. Mais cette proposition ne fait pas l’unanimité.
De son côté, la secrétaire d’Etat bruxelloise justifie son idée de blocage par les arguments suivants : “Il y a énormément de locataires, plus de 65% de locataires, on a un Bruxellois sur deux qui rentre dans les conditions du social. Et donc avoir une telle augmentation de son loyer à ce niveau-là, c’est juste intenable financièrement. Notre proposition aujourd’hui est complètement équilibrée. On propose d’ouvrir la discussion sur 2% de limitation d’indexation.”
Les propriétaires pointés du doigt ?
Cette mesure avait pourtant déjà été mise sur la table sans succès au mois de janvier. Aujourd’hui, cette initiative est soutenue notamment par le syndicat des locataires “même si les salaires et certaines allocations sont également indexés, ils ne le sont pas dans les proportions prises par les loyers”, souligne José Garcia, Secrétaire général du syndicat des locataires.
Mais du côté du syndicat national des propriétaires, on déplore d’être pointé du doigt sans solution globale à la crise. “Ici, la mesure ne vise qu’eux et on leur fait porter le poids de la crise alors qu’on n’imagine pas à ce stade refuser l’indexation des produits de l’énergie, des assurances, des matériaux de la construction”, dit Patrick Willems, secrétaire général du syndicat national des propriétaires.
Nawal Ben Hamou assure qu’elle relancera les discussions avec les partenaires gouvernementaux en espérant convaincre l’Open VLD et Défi, jusqu’ici réticents à la proposition.
■ Un reportage de Bernard Denuit, Nicolas Scheenaerts & Stéphanie Mira