Audi Brussels : arrêt de travail après une réunion sur le plan social

Des travailleurs de “plusieurs ateliers” de l’usine Audi Brussels ont spontanément arrêté le travail mardi en fin d’après-midi à la suite de la réunion prévue entre direction et syndicats autour d’un plan social au sein de l’usine forestoise.

Ils dénoncent une première proposition d’indemnisation de la direction “trop basse”, selon Pascal Debrulle, délégué FGTB.

Après une matinée consacrée à la question des repreneurs potentiels d’Audi Brussels, une réunion était programmée mardi après-midi entre direction et syndicats autour d’un plan social. Il s’agissait de la première réunion de la deuxième phase du plan Renault. La direction y a notamment fait une proposition des indemnités proposées aux travailleurs dans le cadre d’une restructuration. La proposition de la direction a été jugée “trop basse” par certains travailleurs, comme l’explique Pascal Debrulle, de la FGTB. Ces derniers ont dès lors cessé spontanément le travail. “Je comprends ce mouvement sous le coup de l’émotion, même si on s’attendait à ce type de proposition en début de négociation”, a ajouté le délégué socialiste. Aucune information n’a toutefois filtré quant à une reprise ou non du travail d’ici à demain/mercredi. Une prochaine réunion autour du plan social est prévue mercredi prochain.

“Nous espérons pouvoir avancer nos propositions afin de négocier un plan social viable”, a ajouté Pascal Debrulle

La CNE appelle la future coalition Arizona à désigner un expert en charge du dossier

La CNE a appelé mardi la future coalition Arizona à désigner un expert qui serait chargé du dossier Audi Brussels et d’explorer des pistes de repreneurs autres que celles qu’a reçues et cherchées la direction de l’usine forestoise.

La direction avait confirmé dans la foulée “qu’à l’heure actuelle, aucun investisseur potentiel ne propose un concept qui garantirait l’emploi à long terme sur le site”. Devant “le flou et le manque de transparence” de la part d’Audi Brussels, Ludovic Pineur, secrétaire permanent de la CNE Industrie, n’en démord pas: “je n’ai aucune confiance dans la direction!”, a-t-il lancé à l’issue du conseil d’entreprise extraordinaire (le 5e depuis le début de la procédure) au cours duquel la question de repreneurs potentiels a été discutée. Ces derniers avaient jusqu’à ce lundi 30 septembre pour se manifester.

“Les infos ne sont pas claires, ni transparentes, et la direction se retranche derrière des clauses de confidentialité”, regrette-t-il ainsi. “Si elle respecte effectivement la concertation sociale, elle ne joue par contre pas le jeu”, déplore le représentant du syndicat chrétien. “Je doute qu’elle ait fait le maximum pour trouver un repreneur.”

► Dossier Audi Brussels 

Ludovic Pineur a tenu à rappeler que la vingtaine d’investisseurs au total qui s’étaient manifestés avaient été approchés sur base d’un lobbying mené par Audi. Pour le syndicaliste, il serait dès lors opportun que la future coalition Arizona désigne un expert chargé d’une mission économique et de trouver des investisseurs potentiels pour le site bruxellois, sans passer par l’intermédiaire d’Audi Brussels.  Il s’appuie à ce titre sur l’exemple “sur la forme et non sur le fond” de ce qui s’était passé avec le plan Catch à Gosselies après le départ de Caterpillar.

Thomas Dermine, futur secrétaire d’Etat de l’actuel gouvernement fédéral en affaires courantes, avait alors été désigné pour s’occuper à plein temps de trouver des pistes d’avenir pour le site carolo. Le secrétaire permanent de la CNE prévient toutefois déjà que les syndicats ne sont “pas prêts à signer un chèque en blanc”. “Le groupe Audi veut-il vraiment un repreneur pour le site ou veut-il en réalité le démanteler?“, s’est encore interrogé Ludovic Pineur, qui a demandé à la direction de fournir, pour le prochain conseil d’entreprise, prévu le 15 octobre, une estimation immobilière de ce que représente le site de Forest.

Audi Brussels : un seul candidat mais dont le projet ne serait pas viable selon les syndicats

Un seul candidat investisseur se serait manifesté pour l’usine Audi Brussels mais le plan de ce candidat ne serait pas viable, a-t-on appris auprès du syndicat ACV-Metea.

Un conseil d’entreprise extraordinaire avait lieu mardi chez Audi Brussels, au cours duquel la question de repreneurs potentiels devait être discutée. Ces derniers avaient jusqu’à ce lundi 30 septembre pour se manifester.

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D’après le front commun syndical, la direction y a mentionné 26 investisseurs potentiels, dont 13 ont indiqué ne pas être intéressés. Des 13 restants, seulement un a proposé un intérêt par écrit. “Et encore…”, ajoutent les syndicats. Ce candidat – un investisseur belge, selon une source syndicale- a en effet indiqué vouloir reprendre la moitié des travailleurs, soit 1.500 personnes, mais sous réserve de l’accord d’Audi de reprendre à sa charge les coûts d’une possible restructuration pendant huit ans. Le groupe Audi n’est pas prêt à accepter cette condition, à en croire les syndicats, qui regrettent le flou que continue d’entretenir la direction sur l’identité de cet investisseur.

“Il ne nous a pas été expliqué quel investisseur, ni du genre d’activité dont il s’agit, malgré nos insistances”, regrette le front commun, très déçu par la tournure des événements. “Il a été clair pour nous que la direction elle-même ne croit pas vraiment en un projet futur sérieux venant de ce candidat potentiel”, lancent encore les syndicats, selon qui cet investisseur dispose encore de cinq jours pour éclaircir son projet.  Selon Jan Baetens, secrétaire permanent de l’ACV-Metea, l’investisseur potentiel pourrait être l’entrepreneur flamand Guido Dumarey. “Compte tenu de l’ordre de grandeur, tout porte à croire que c’est le cas”, a-t-il glissé.

Le syndicaliste est également déçu du résultat de la recherche d’investisseurs pour Audi Brussels. “Mais le fait qu’on ait fait appel à Goldman Sachs et à KPMG et qu’il n’en soit rien ressorti montre clairement à quel point le secteur est difficile aujourd’hui.” “Nous avons discuté avec plus de 20 investisseurs potentiels au cours des dernières semaines”, commente de son côté Peter d’Hoore, directeur de la communication d’Audi Brussels. Ceux-ci viennent principalement du secteur automobile et la plupart disposent d’une expérience internationale.

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La direction assure avoir analysé de manière intensive leurs concepts de maintien du site et des emplois. “Ce qui est important pour nous dans la recherche d’investisseurs, c’est qu’un investisseur potentiel puisse proposer un concept viable et durable pour le site et ses collaborateurs”, insiste-t-il, rappelant que le principal objectif est de conserver autant d’emplois que possible sur le site. “C’est pourquoi nous avons examiné de manière intensive les concepts des investisseurs, en particulier sur ce point précis. Malheureusement, à l’heure actuelle, aucun investisseur potentiel ne propose un concept qui garantirait l’emploi à long terme sur le site”, conclut Peter d’Hoore. Aucun investisseur potentiel n’envisage donc non plus un concept de reprise global pour les travailleurs de l’usine de Forest, pointe encore le directeur de la communication d’Audi Brussels.

Qu’en est-il dès lors de l’avenir du site? “Pour l’instant, il n’y a pas de décision définitive. Le processus d’information et de consultation (dans le cadre de la phase 1 de la loi Renault sur les licenciements collectifs, NLDR) est toujours en cours”, répond Peter d’Hoore. Les investisseurs potentiels peuvent cependant encore manifester leur intérêt, assure-t-il. “Dans le même temps, nous respectons les souhaits des partenaires sociaux et entamons aujourd’hui des discussions conjointes sur un plan social”, indique encore Audi Brussels. “Nous mènerons ces discussions de manière équitable et en tenant compte des intérêts de toutes les parties concernées.”

Les discussions sur un plan social ont en effet débuté cet après-midi entre direction et délégations syndicales. “Les discussions du jour devraient avant tout porter sur les critères à fixer pour le personnel concerné”, explique Ludovic Pineur, secrétaire permanent de la CNE Industrie. “Il n’y aura pas de chiffres à communiquer tant que l’on n’aura pas abouti à un projet d’accord social avec la direction et qu’il aura été soumis aux travailleurs”, prévient-il.

Belga

■ Interview de Pascal Debrulle, délégué syndical FGTB au micro de Thomas Dufrane

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01 octobre 2024 - 23h35
Modifié le 02 octobre 2024 - 07h51