Asile et migration : les nouvelles mesures du gouvernement Arizona inquiètent
Alors qu’il s’agissait d’une des priorités de campagne de plusieurs partis de la nouvelle majorité, le chapitre migratoire de l’accord de gouvernement annonce un durcissement généralisé des conditions pour obtenir un titre de séjour en Belgique.
Nick est arrivé en Belgique il y a 14 ans, il est toujours en situation de séjour illégal. S’il poursuit sa demande d’asile, il a trouvé refuge chez Marie, hébergeuse et son quotidien est bien différent de celui dans le centre d’accueil. “Les gens fumaient, se droguaient. Ils ont volé mes affaires, il y avait tout le temps des bagarres”, confie-t-il.
Le nouveau gouvernement souhaite la mise en place des visites domiciliaires. Si celles-ci sont considérées comme une solution de dernier recours, elles seraient en vue d’une expulsion et devront recevoir l’autorisation d’un juge d’instruction. “J’espère qu’il y aura une forte mobilisation, c’est une atteinte aux droits élémentaires”, s’insurge Marie.
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Selon la plateforme citoyenne des réfugiés, 200 à 300 personnes sont accueillies chez des hébergeurs à Bruxelles.
Réduire les places d’accueil
Au-delà d’un durcissement généralisé, c’est également des économies que le gouvernement souhaite faire. Pour ce faire, une diminution progressive et structurelle des capacités d’accueil à destination des demandeurs d’asile est prévue.
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L’Asbl Diwan, qui propose un abri de deux mois à huit jeunes sans papier émet quelques craintes face à cette annonce : “C’est d’avoir de plus en plus de monde qui traînent dans la rue. Je ne vois pas d’analyse de fond, c’est une solution à court terme”, regrette Jacques, bénévole pour l’Asbl.
■ Reportage de Marine Guiet, Frédéric De Heneau et Laurence Paciarelli