Des activistes perturbent la conférence de l’Agence européenne de défense

Des activistes pour la paix ont tenté jeudi matin d’accéder à l’intérieur du bâtiment du Concert Noble à Bruxelles, où se tenait la conférence annuelle de l’Agence européenne de défense (EDA). Ils voulaient faire entendre leur voix discordante et protester contre la militarisation de l’Union européenne et l’influence excessive de l’industrie des armes.

Ils voulaient aussi démontrer aux participants de l’événement, dont le thème est les armes autonomes, qu’il existe une alternative. Dix-neuf manifestants ont été arrêtés administrativement.

La conférence annuelle de l’EDA a lieu à huis clos, ce que les activistes estiment inacceptable. Ils entendaient dès lors également se faire entendre. Les protestataires ont tenté d’entrer dans le bâtiment sans invitation et ont déployé des banderoles dans la file d’attente pour y accéder ainsi que sur un immeuble vide se trouvant en face du Concert Noble. Chaque forme de contestation a directement été étouffée dans l’oeuf.

“L’industrie de l’armement et des politiciens européens se rencontrent derrière des portes fermées et les voix dissonantes ne sont pas les bienvenues. Cela symbolise le fonctionnement actuel de la politique de défense européenne. Les gens ne sont pas satisfaits d’une politique sur mesure pour l’industrie de l’armement”, affirme-t-on au sein de l’ONG flamande Vredesactie. La conférence est “un symbole de l’enchevêtrement des politiques de l’UE et l’industrie de l’armement”, abonde l’association pacifiste Agir pour la paix, “ce qui conduit à des politiques biaisées. L’Union européenne prévoit de consacrer au moins 13 milliards d’euros à la recherche et au développement militaires. Cela ne fera que renforcer l’industrie des armes.”

Le thème central de la conférence est les armes autonomes et sans pilote. De nombreux hommes et femmes politiques y sont présents, notamment la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, avec d’autres décideurs, afin de débattre de la politique de défense en Europe. “Les armes autonomes représentent un très gros risque. Personne ne veut d’armes qui puissent décider elles-mêmes quand, comment et qui les désarmeront. Ce n’est pas une bonne idée d’un point de vue éthique mais aussi pour notre sécurité”, souligne encore Vredesactie, qui a simultanément déposé une plainte auprès du Médiateur européen pour les conflits d’intérêts.

Belga/crédit:Eric Lalemand

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29 novembre 2018 - 11h01
Modifié le 29 novembre 2018 - 11h01