À Bruxelles, il faut compter environ 500.000 euros pour acheter une maison

Hôtel de Ville Bruxelles Immersion V2 - BX1

L’année 2023, aura été marquée par une stagnation de l’immobilier à Bruxelles, selon l’analyse de la fédération des notaires. La Région bruxelloise reste cependant la plus chère du pays, avec un prix médian à 495.000 euros pour une maison, soit une augmentation de 1% par rapport à 2022. Le marché immobilier bruxellois a “bien résisté”, avec un mouvement de flux et de reflux observé dans plusieurs communes , a indiqué mardi le notaire Jean Martroye lors d’une conférence de presse.

La Région bruxelloise est la plus chère du pays, avec un prix médian pour l’achat d’une maison à 495.000 euros contre 328.000 euros en Flandre et 210.000 euros en Wallonie. Plus concrètement, cela signifie que 50% des ventes de maisons ont été conclues à un prix supérieur à 495.000 euros et les 50% restants, inférieur.

Sur cinq ans, les prix ont progressé de 25,3%.

Mais la Région n’affiche pas les mêmes prix partout. Trois zones sont à distinguer : l’ouest/nord-ouest, le centre/nord et le sud/sud-est.

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Différences de prix

La première partie, qui comprend les communes d’Anderlecht, Molenbeek, Koekelberg, Berchem-Sainte-Agathe, Jette et Ganshoren, affiche les prix les plus bas. Anderlecht est d’ailleurs la seule commune à avoir un prix médian inférieur à 200.000 euros pour les appartements.

Au centre (Bruxelles, Evere, Schaerbeek et Saint-Josse), les prix sont déjà légèrement plus élevés, mais c’est dans la partie sud que cela explose.

La grande gagnante est Woluwe-Saint-Pierre, où le prix d’une maison est le plus élevé du pays (736.500 euros). Juste derrière, on retrouve Ixelles (720.000 euros), Watermael-Boitsfort (642.500), Woluwe-Saint-Lambert (640.000) et Uccle (640.000), qui font partie du top 5 national.

Koekelberg (+16,3%) et Saint-Gilles (+12,5%) caracolent en tête des plus fortes hausses de prix. À Saint-Gilles, le prix médian a même augmenté de 48% depuis 2019, pour atteindre 640.000 euros. Il s’agit de la hausse la plus forte en Région bruxelloise.

Huit communes ont par contre vu le prix de leurs maisons baisser, dont Uccle (-4.5%), Woluwe-Saint-Lambert (-2,3%), Etterbeek (-5,8%), Molenbeek-Saint-Jean (-3,6%) et Auderghem (-4,9%).  Un effet “yo-yo” a été constaté dans la commune de Ganshoren, qui a enregistré en 2023 la plus forte baisse du prix de ses maisons (-15,7%, 362.500 euros), alors que ces dernières étaient en forte hausse l’année 2022 (+15,9%).

 

Prix des appartements stable

Le prix médian d’un appartement est resté stable, à 250.000 euros. Les appartements neufs, dans la capitale, sont les seuls à connaître une baisse du prix médian par rapport à 2022 (-10,3%). La part de marché des appartements neufs à Bruxelles est tombée à seulement 3,7%, le taux le plus bas des cinq dernières années.

Pour les appartements, les communes de Koekelberg (+10%) et Ganshoren (+9,1%) ont enregistré les plus fortes hausses de prix. À l’inverse, les prix ont diminué à Woluwe-Saint-Lambert (305.000 euros, -6,2%), Auderghem (310.000 euros, -5,8%), Woluwe-Saint-Pierre (344.500 euros, -4,3%), Bruxelles (245.000 euros, -4,1%), Uccle (322.750 euros, -0,7%) et Jette (214.750 euros, -0,1%).

Age moyen plus élevé

Au niveau national, l’âge moyen de l’acheteur est passé en 2023 à 40 ans, contre 39 ans un an plus tôt. La part des acheteurs de moins de 30 ans a également reculé, passant de 30,3% à 29,3%. Fednot constate en outre que la part des acheteurs entre 31 et 50 ans augmente. En 2019, un acheteur d’un bien immobilier bruxellois était en moyenne âgé de 40,3 ans. La part des acheteurs entre 31 et 50 ans était alors de 58,4%.

D’après la fédération, le marché se situe actuellement “dans une période d’attente”. “Le marché n’a pas encore tout à fait digéré la hausse des taux d’intérêt hypothécaire et l’augmentation des prix des matières premières et des matériaux de construction (…). On s’attend à ce que le marché retrouve une certaine forme de dynamisme durant la deuxième moitié de 2024. A ce moment, tout le monde aura probablement bien assimilé la hausse des taux hypothécaires et des prix des matériaux”, explique Renaud Grégoire, notaire et porte-parole de Notaire.be. En outre, depuis le 6 novembre, le SPF Finances connaît des problèmes techniques qui entraînent un retard dans l’envoi des états hypothécaires. Les études notariales sont dès lors obligées de retarder la passation de certains actes de ventes et de crédit. Les soucis techniques ne sont toujours pas résolus, a regretté M. Martroye, précisant que Fednot travaillait “en étroite concertation avec le SPF Finances pour suivre la situation de près”.

En 2023, le nombre de transactions immobilières a diminué de 12,4% à Bruxelles, une tendance similaire à celle observée au niveau national (-11,1%). “La hausse des taux d’intérêt et la situation économique générale ont clairement provoqué un refroidissement du marché”, observe M. Martroye.

 

E.D – Belga – Photo : Bx1